Îles Féroé. Le vote visant à modifier la loi obsolète est « un grand pas vers un avortement sûr et légal »
En réaction au vote du 4 décembre 2025 par le Parlement féroïen (le « Lagtinget »/« Løgting ») validant la modification de la loi pour permettre l'accès à l'avortement sur demande jusqu'à la fin de la 12e semaine de grossesse, Turið Maria, directrice d'Amnistie internationale Îles Féroé, a déclaré :
« Le vote de ce jour, qui modifie la loi féroïenne sur l'avortement, profondément obsolète et restrictive, est un grand pas vers la garantie de pouvoir bénéficier d'un avortement sûr et légal.
« Il est le fruit d'années de campagne déterminée menée par des militant·e·s qui se battent pour lever les restrictions d'accès à l'avortement. Ces restrictions, parmi les plus sévères d'Europe, ont eu des conséquences terribles pour des générations de femmes et de personnes ayant besoin d'avorter, mettant des vies en danger, compromettant leur santé et contraignant nombre d'entre elles à entreprendre des voyages coûteux à l'étranger, principalement au Danemark.
« Ce vote représente une avancée positive, mais la dure réalité demeure : ceux qui pratiquent ou facilitent un avortement restent passibles de poursuites pénales. Il est essentiel de dépénaliser l’avortement afin de veiller à ce que les personnes ayant besoin de services d’avortement, ainsi que les professionnel·le·s de santé, les militant·e·s et les défenseur·e·s de ce droit, ne soient pas menacés de sanctions pénales ou autres pour avoir accédé à ces services, aidé une personne à y accéder ou les avoir pratiqués. »
Complément d’information
Les Îles Féroé sont un territoire autonome autogéré constitutif du royaume du Danemark. Le nouveau texte de loi remplacera la Loi sur l’avortement de 1956, qui n’autorisait l’avortement que dans des cas de viol ou d’inceste, dans les cas où la vie ou la santé de la femme enceinte était en jeu, en cas de malformation du foetus, ou pour des raisons d’ordre social.
Lors du vote de ce jour, les député·e·s ont voté en faveur de la loi, faisant suite à un premier vote au Parlement le 3 décembre qui a été adopté par 17 voix contre 16.