Monde. Les vagues de chaleur accroissent la pollution de l’air, soulignant la nécessité d’abandonner les combustibles fossiles
En réaction au rapport publié le 6 septembre par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), qui montre que la fréquence et l’intensité accrues des vagues de chaleur abaissent considérablement la qualité de l’air dans le monde, menaçant la santé des populations et leur droit à un environnement propre, sain et durable, Ann Harrison, conseillère sur les questions climatiques à Amnistie internationale, a déclaré :
« Le changement climatique augmente l’intensité et la fréquence des canicules, et la chaleur extrême, aggravée par les incendies de forêt et la poussière du désert, nuit considérablement à la qualité de l’air à grande échelle et menace le droit des populations à la santé et à un environnement sain.
« Le changement climatique et la qualité de l’air sont inextricablement liés. Les polluants qui sont à l’origine du changement climatique sont les mêmes qui nuisent à la qualité de l’air, et mettent en péril la santé humaine, dégradent les écosystèmes, réduisent la productivité agricole et mettent des vies en danger au quotidien.
« Fait particulièrement inquiétant, les données sur lesquelles repose ce rapport se basent sur les chiffres de l’année dernière et n’ont pas encore pris en compte les énormes quantités de polluants générés par les températures mondiales record enregistrées au cours des trois derniers mois, ou les particules fines générées par les gigantesques feux de forêt au Canada et en Europe, dont beaucoup sont encore actifs.
« Tous ces éléments soulignent la nécessité de mettre en place une action climatique rapide, efficace et participative, notamment en éliminant de façon rapide et équitable les combustibles fossiles par le biais d’une transition énergétique juste qui respecte et protège pleinement les droits fondamentaux, afin de garantir la réalisation des droits à la vie, à la santé, à l’eau et à l’assainissement, entre autres.
« Si nous voulons éviter une catastrophe climatique encore plus grave, c’est maintenant qu’il faut agir de manière décisive. Nous ne pouvons pas nous en remettre à des technologies de captage ou d’élimination et de stockage du carbone qui n’ont pas encore fait leurs preuves, car elles ne feront que décourager la sortie progressive des énergies fossiles. Les marchés des crédits carbone, porte ouverte à la manipulation et à l’abus des pollueurs en combustibles fossiles qui s’opposent à la transition juste dont nous avons besoin, ne sont pas non plus la réponse à cette crise.
« Les États doivent agir afin de préserver la santé publique et les droits humains. Ceux qui contribuent le plus aux émissions historiques doivent veiller à honorer leurs engagements actuels en matière de financement de la lutte contre le changement climatique, en vue de protéger les droits des peuples autochtones et des communautés marginalisées les plus exposés à ces bouleversements. »
Complément d’information
Amnistie internationale a mis en avant les impacts du changement climatique sur la santé, qui affectent encore plus les personnes et les groupes marginalisés tels que les personnes réfugiées et migrantes. Elle a également étudié l’impact des vagues de chaleur sur les droits humains des populations fragiles.
Amnistie internationale fait partie d’une coalition mondiale d’organisations de la société civile et de peuples autochtones, qui a remporté le prestigieux Prix des droits de l’homme des Nations Unies pour son travail de campagne ayant abouti à la reconnaissance universelle du droit de toute personne à un environnement propre, sain et durable.
L’Organisation météorologique mondiale (OMM) est l’institution des Nations unies chargée des sciences de l’atmosphère et de la climatologie, de l’hydrologie et de la géophysique. Selon le Service Copernicus concernant le changement climatique (C3S), la période des trois mois de juin, juillet et août 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée.