International. Selon des expertes, la dépénalisation est le meilleur moyen d’améliorer les droits des travailleuses et travailleurs du sexe
En réaction aux recommandations qu’ont émises des expertes des Nations unies cette semaine pour améliorer les droits des travailleuses et travailleurs du sexe, Carrie Eisert, conseillère politique d’Amnistie Internationale, a déclaré :
« La recommandation du groupe de travail des Nations unies soulignant que les droits des travailleuses et travailleurs du sexe doivent être mieux protégés par le droit international relatif aux droits humains constitue une étape majeure dans la lutte contre la discrimination généralisée que subissent ces personnes à travers le monde.
« Les expertes qui composent ce groupe de travail ont recommandé la dépénalisation totale du travail du sexe librement consenti entre adultes, qu’elles considèrent comme l’approche la plus prometteuse pour lutter contre la discrimination et la violence systématiques que subissent souvent les travailleuses et travailleurs du sexe, ainsi que contre l’impunité pour les violations de leurs droits.
« Elles disent que les travailleuses et travailleurs du sexe doivent pouvoir participer à la création du cadre juridique et politique qui les concerne, car bien souvent, ces personnes sont tenues à l’écart de ce processus, voient leur opinion ignorée ou sont marginalisées sous une autre forme.
« Actuellement, les normes relatives aux droits humains concernant les droits des travailleuses et travailleurs du sexe sont limitées, et l’utilité et la manière de les améliorer ont souvent été un sujet qui divise. Ces recommandations proposent une marche à suivre qui pourrait permettre à tous les défenseur·e·s des droits humains de s’unir et de bâtir une position commune. »
Complément d’information
Le document exposant la position du Groupe de travail sur la discrimination à l’égard des femmes et des filles a été produit à l’issue d’entretiens avec des travailleuses et travailleurs du sexe de différentes régions du monde et sera présenté officiellement le 11 octobre. Il fait référence à un rapport d’Amnistie Internationale faisant suite à ses recherches en Norvège, aux Principes du 8 mars publiés par la Commission international de juristes, visant à diminuer l’impact sur les droits humains de la criminalisation injustifiée de certaines personnes et populations, et au travail de plaidoyer mené par Amnistie Internationale dans le cadre de l’Alliance féministe inclusive pour les travailleuses et travailleurs du sexe (SWIFA).