Les conclusions d’une rapporteuse spéciale de l’ONU confirment la nécessité urgente de fermer Guantánamo et d’accorder des réparations aux détenus actuels et passés
À la suite de la présentation lundi 26 juin par la Rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection des droits humains et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste d’un rapport sur le centre de détention de la base navale américaine de Guantánamo Bay, à Cuba, la Secrétaire générale d’Amnistie internationale, Agnès Callamard, a déclaré :
« Les conclusions présentées lundi 26 juin montrent qu’il est urgent que le président Joe Biden ferme enfin le centre de détention de la base militaire de Guantánamo Bay et fasse cesser la pratique illégale de la détention illimitée sans inculpation ni procès.
« Ce rapport très critique examine plus de 21 années de détention illimitée pour 780 hommes et adolescents musulmans et la multitude de violations des droits humains commises à leur encontre.
« Très peu d’entre eux ont été inculpés d’une infraction, et absolument aucun n’a été jugé dans le cadre d’un procès équitable. Il est plus que temps de demander la fermeture de cette prison, le respect de l’obligation de rendre des comptes pour les autorités américaines, et des réparations pour les actes de torture et autres mauvais traitements infligés aux détenus par des agents du gouvernement fédéral. Un manque choquant d’accès à la justice persiste pour les personnes détenues sur place actuellement et par le passé– et beaucoup ont des besoins médicaux complexes et non traités à la suite des mauvais traitements qu’elles ont subis.
« Les commissions militaires créées pour les détenus de Guantánamo Bay, notamment ceux accusés d’avoir planifié les attentats du 11-Septembre ou d’y avoir participé, ont été un échec total car le gouvernement des États-Unis s’en est servi pour contourner intentionnellement le droit américain et international et pour bafouer les droits des personnes encore emprisonnées dans ce centre – en mettant par là même en péril le droit des survivant·e·s et des familles de victimes des attentats à obtenir justice.
« Amnistie internationale félicite la rapporteuse spéciale d’avoir mené la visite technique et relève que c’est la première fois qu’un rapporteur ou une rapporteuse de l’ONU est autorisé à mener une visite aussi approfondie. »