• 4 oct 2023
  • Eswatini
  • Communiqué de presse

Eswatini. La violente agression dont a été victime un ancien député en prison doit faire l’objet d’une enquête

En réaction aux informations selon lesquelles Mduduzi Bacede Mabuza, ancien député arbitrairement détenu depuis près de deux ans, a été roué de coups par des agents des services pénitentiaires le 29 septembre 2023, Vongai Chikwanda, directrice adjointe pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International, a déclaré :

« Les autorités de l’Eswatini doivent mener dans les meilleurs délais une enquête approfondie, indépendante, impartiale, transparente et efficace sur l’agression signalée contre l’ancien député incarcéré Mduduzi Bacede Mabuza. Toute personne soupçonnée d’être pénalement responsable de ces actes doit être traduite en justice dans le cadre d’un procès équitable. La torture est un acte odieux et inhumain et ne peut jamais être justifié.

« Mduduzi Bacede Mabuza doit pouvoir bénéficier sans attendre de soins médicaux et entrer en contact avec les membres de sa famille et son avocat. Les agressions contre des prisonniers en Eswatini constituent une grave violation des droits humains, qu’il faut stopper sur-le-champ.

« Les autorités de l’Eswatini doivent annuler les condamnations et sentences iniques prononcées contre Mduduzi Bacede Mabuza et Mthandeni Dube. Les charges retenues contre eux sont uniquement liées à l’exercice pacifique de leurs droits fondamentaux.  Les deux hommes doivent être libérés immédiatement et sans condition. »

Complément d’information

Le 1er juin 2023, les anciens députés Mthandeni Dube et Mduduzi Bacede Mabuza, détenus arbitrairement depuis près de deux ans, ont été déclarés coupables de terrorisme, de sédition et de meurtre ; le prononcé du jugement aura lieu en décembre 2023. En détention, ils ont été frappés à maintes reprises et privés de la possibilité de communiquer avec leur avocat, ainsi que de soins médicaux.

En septembre 2022, Mthandeni Dube et Mduduzi Bacede Mabuza ont été agressés par des membres d’une unité pénitentiaire qui étaient chargés d’assurer leur transport jusqu’au tribunal et leur retour. Aucune enquête n’a été ouverte sur ces faits.

Alors que l’Eswatinti a ratifié la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants en 2004 et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples en 1995, les autorités du pays recourent régulièrement à la torture et aux mauvais traitements contre les prisonniers.