Azerbaïdjan. Les autorités doivent libérer immédiatement l’économiste Gubad Ibadoghlu
À la suite d’informations indiquant que l’état de santé de l’économiste et militant politique azerbaïdjanais Gubad Ibadoghlu s’est gravement détérioré depuis le début de sa détention illégale, Natalia Nozadze, chercheuse chargée de l’Europe et de l’Asie centrale pour Amnistie Internationale, a déclaré :
« L’arrestation de Gubad Ibadoghlu sur la base d’accusations forgées de toutes pièces est un nouvel exemple d’utilisation abusive du système de justice pénale par les autorités de l’Azerbaïdjan contre la critique et l’opposition pacifiques. Son traitement en détention ne fait qu’aggraver encore le caractère scandaleux de cette situation. Il doit être libéré immédiatement et sans condition et les personnes soupçonnées d’être responsables des mauvais traitements qu’il a subis doivent être amenées à rendre des comptes. »
Des proches de cet universitaire et militant, qui souffre de diabète et de problèmes cardiaques, ont indiqué à Amnistie Internationale que sa santé s’est considérablement détériorée depuis son placement en détention en juillet. Ils disent craindre que le fait d’être privé d’accès en temps voulu à des soins et des médicaments essentiels ne lui laisse des séquelles irréversibles.
« Jusqu’à sa libération, les autorités doivent veiller à ce que Gubad ait accès aux meilleurs soins médicaux possibles. Si elles ne le font pas, elles pourraient se rendre coupables de torture ou d’autres mauvais traitements. »
Complément d’information
Gubad Ibadoghlu a fui l’Azerbaïdjan en 2017, mais il est revenu en 2023. Le 23 juillet, il a été arrêté arbitrairement avec son épouse, Irada Bayramova (qui a été remise en liberté le soir même), alors qu’ils se rendaient en voiture à une rencontre avec de jeunes militant·e·s du Mouvement pour la démocratie et la prospérité de l’Azerbaïdjan. Selon leur fille, 20 policiers en civil à bord de véhicules banalisés ont percuté leur voiture et les ont agressés physiquement, forcés à monter dans des véhicules séparés et placés dans des cellules séparées. Ces policiers ne leur ont à aucun moment expliqué le motif de leur arrestation.
Le fait que Gubad Ibadoghlu ait été privé de ses droits à une procédure équitable, notamment d’accès à un avocat de son choix et de la possibilité de s’entretenir en privé avec lui, ainsi que les menaces disciplinaires et le harcèlement visant son avocat, sont révélateurs des motivations politiques de sa détention et suscitent de profonds doutes quant au respect des garanties d’une procédure régulière et à l’intégrité des poursuites judiciaires engagées à son encontre.