Yémen. Il faut libérer un journaliste détenu et privé de soins d’urgence
En réaction aux informations selon lesquelles Tawfiq al Mansouri, l’un des quatre journalistes détenus depuis 2015 et condamnés à mort en avril 2020 par les autorités houthies de facto, est privé de soins médicaux alors qu’il souffre de graves problèmes de santé, Diana Semaan, directrice adjointe par intérim pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Amnistie internationale, a déclaré :
« En refusant de prodiguer à Tawfiq al Mansouri les soins médicaux urgents dont il a besoin, les autorités houthies de facto se livrent à un acte d’une grande cruauté qui viole l’interdiction de la torture et des autres formes de mauvais traitements. Dans des conditions de détention effroyables, il a souffert de maladies chroniques telles que le diabète, l'insuffisance rénale, l'asthme et des problèmes cardiaques.
« Tawfiq al Mansouri n’aurait jamais dû être détenu dès le départ, et encore moins condamné à mort. Les Houthis doivent lui permettre sans délai de bénéficier des soins de santé dont il a besoin en urgence.
« Il est crucial que les Houthis cessent de bafouer les droits à un procès équitable de Tawfiq al Mansouri et des trois autres journalistes – Akram Al Walidi, Abdelkhaleq Amran et Hareth Hamid – détenus avec lui. Ces hommes doivent être libérés immédiatement, et leurs condamnations et sentences capitales annulées sans délai. »
Complément d’information
Le 27 juillet 2022, le frère de Tawfiq al Mansouri a reçu des informations de la famille d'un autre détenu confirmant que l'état de santé de Tawfiq s'était considérablement détérioré. Depuis 2020, les autorités refusent de le transférer à l’hôpital pour qu’il puisse être soigné.
Les autorités houthies de facto ont arrêté arbitrairement Akram Al Walidi, Abdelkhaleq Amran, Hareth Hamid et Tawfiq Al Mansouri en 2015 et les ont maintenus en détention sans inculpation jusqu'en décembre 2018. Ils ont également été détenus au secret à certains moments et soumis à toute une série d'atteintes aux droits humains, notamment la disparition forcée, le placement à l'isolement, les passages à tabac et le refus d'accès aux soins de santé.
En avril 2020, le tribunal pénal spécial à Sanaa a condamné à mort ces quatre hommes à l’issue d’un procès inique, un verdict contre lequel ils ont depuis fait appel. D’après leur avocat, leur audience d’appel se tiendra le 31 juillet devant la chambre criminelle de la Cour d’appel à Sanaa, au Yémen.