Turquie. L’emprisonnement d’une experte des droits humains de premier plan pour des accusations de « terrorisme » est un « abus de pouvoir » consternant
Réagissant aux informations selon lesquelles Şebnem Korur Fincancı, présidente de l’Union des médecins de Turquie, a été placée arbitrairement en détention provisoire pour des accusations de « propagande au profit d’une organisation terroriste » liées à ses appels à une enquête indépendante sur le recours à des armes chimiques dans la région du Kurdistan, en Irak, Esther Major, principale conseillère pour le travail de recherche à Amnistie internationale, a déclaré :
« L’emprisonnement de cette défenseure des droits humains de premier plan qui n’a fait que demander une enquête sur le recours présumé à des armes interdites est un abus de pouvoir consternant. Emprisonner arbitrairement Şebnem Korur Fincancı n’a rien à voir avec la justice et tout à voir avec la volonté de la réduire au silence et d’envoyer un message dissuasif aux autres.
« L’arrestation de Şebnem Korur Fincancı va à l’encontre des obligations de la Turquie de protéger les défenseur·e·s des droits humains dans leur travail. Au lieu de la harceler et de la persécuter, les autorités turques doivent prendre des mesures pour veiller à ce qu’elle puisse mener son travail sans crainte et sans faire l’objet de manœuvres d’intimidation.
« Şebnem Korur Fincancı doit être libérée immédiatement et sans condition, et toutes les charges retenues contre elle doivent être abandonnées. »