Russie. Les autorités ferment le bureau d’Amnistie internationale à Moscou
En réaction à la fermeture par les autorités russes le 8 avril 2022 des représentations d’Amnistie internationale et d’autres ONG internationales, Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnistie internationale, a déclaré :
« La fermeture du bureau d’Amnistie internationale en Russie s’inscrit sur la longue liste des organisations qui sont sanctionnées pour avoir défendu les droits humains et dit la vérité aux autorités russes. Dans un pays où de nombreux militant·e·s et dissident·e·s sont emprisonnés, tués ou exilés, où les médias indépendants sont dénigrés, bloqués ou contraints à l’autocensure, et où des organisations de la société civile sont interdites ou fermées, si le Kremlin cherche à vous faire taire, alors ce que vous faites est juste.
« Les autorités se trompent lourdement si elles croient qu’en fermant notre bureau à Moscou, elles mettront fin à notre travail visant à recenser et dénoncer les violations des droits humains. Nous continuerons avec la même détermination à œuvrer pour que les citoyen·ne·s en Russie puissent jouir de leurs droits sans discrimination. Nous redoublerons d’efforts pour dénoncer les violations flagrantes de ces droits commises par la Russie, tant à l’intérieur du pays qu’à l’étranger.
« Nous ne cesserons jamais de nous battre pour la libération des prisonniers d’opinion injustement détenus pour avoir défendu les droits fondamentaux. Nous continuerons de défendre la possibilité pour le journalisme indépendant de rendre compte des faits, sans ingérence du pouvoir russe. Nous continuerons d’œuvrer sans relâche pour que toutes les personnes ayant commis de graves violations des droits humains, que ce soit en Russie, en Ukraine ou en Syrie, aient à rendre des comptes devant la justice. Bref, nous n’abandonnerons jamais. »
Complément d’information
Le 8 avril, le ministère russe de la Justice a exclu le bureau d’Amnistie internationale à Moscou du registre des représentations d’organisations internationales et d’ONG étrangères, le fermant de fait, tout comme les bureaux de Human Rights Watch, de la Fondation Carnegie pour la paix internationale, de la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté et de la Fondation Friedrich Ebert. Cette décision est prise « en lien avec les violations de la législation russe que nous avons constatées ».
Le 11 mars, l’organisme russe de régulation des médias avait bloqué l’accès au site Internet d’Amnistie internationale en russe.