Nigeria. Il faut libérer Aminu Adamu Muhammed et abandonner les fausses accusations portées contre lui
Les autorités nigérianes doivent libérer Aminu Adamu Muhammed sans délai et abandonner toutes les charges retenues contre cet étudiant accusé de diffamation sur Twitter envers Aisha Buhari, la Première dame du Nigeria, a déclaré Amnistie internationale le 1er décembre 2022, après avoir appris qu’il aurait été soumis à la torture et à des mauvais traitements, notamment à de violents passages à tabac, depuis son arrestation.
D’après un rapport de police, Aminu Adamu Muhammed a été interpellé à l’Université fédérale Dutse le 18 novembre 2022, Aisha Buhari ayant ordonné à une équipe d’inspecteurs de police de le suivre. Il a alors été détenu dans un lieu tenu secret et privé de tout contact avec sa famille et son avocat, en violation flagrante du droit international relatif aux droits humains.
« Il est plus que scandaleux que les autorités nigérianes aient arrêté et possiblement torturé Aminu Adamu Muhammed au seul motif qu'il a envoyé des messages sur Twitter au sujet de la Première dame du Nigeria. Cet acte profondément répressif piétine ses droits fondamentaux, a déclaré Osai Ojigho, directeur d'Amnistie internationale Nigeria.
« Les accusations forgées de toutes pièces contre Aminu Adamu Muhammed doivent être abandonnées de toute urgence et sans condition. Les autorités doivent ordonner une enquête sur sa détention illégale et son traitement abusif. Le fait qu'il ait été détenu au secret met en évidence l'impunité généralisée dont jouissent les autorités nigérianes.
« Aminu Adamu Muhammed doit passer ses examens finaux le 5 décembre à l’Université fédérale Dutse. Il doit être libéré d’urgence afin de pouvoir terminer sa licence. »
Le 29 novembre 2022, Aminu Adamu Muhammed a été inculpé de cyberinfraction, cybersquattage, falsification informatique, complot et abus de confiance.
Le président Muhammadu Buhari a ratifié la Loi contre la torture en 2017, mais la torture et les mauvais traitements demeurent généralisés au Nigeria. Policiers et agents de la sécurité d’État continuent de soumettre les détenu·e·s à la torture et à des traitements cruels, inhumains et dégradants.
« Le traitement brutal infligé à Aminu Adamu Muhammed est une manœuvre visant à instiller la peur dans le cœur des jeunes Nigérian·e·s qui se servent des réseaux sociaux pour demander des comptes aux puissants. Les autorités nigérianes doivent respecter et faire respecter le droit à la liberté d'expression, a déclaré Osai Ojigho.
« Amnistie internationale est préoccupée par le nombre croissant d'atteintes à la liberté d'expression au Nigeria. Les arrestations illégales et les mauvais traitements se multiplient dans le but de museler ceux qui critiquent l'État. Les autorités doivent cesser sur-le-champ. »