Malte. Une délégation d’Amnistie assistera à l’audience des trois de l’El Hiblu à l’approche du troisième anniversaire de leur arrestation
À l’approche de la prochaine audience préliminaire des trois de l’El Hiblu, une délégation d’Amnistie internationale se rend à Malte pour demander que les poursuites dont ils font l’objet soient abandonnées. Les trois jeunes hommes avaient été arrêtés à Malte il y a presque trois ans pour avoir protesté lorsque le navire qui les avait secourus en Méditerranée avait essayé de les ramener illégalement en Libye.
En mars 2019, trois adolescents africains, de Côte d’Ivoire et de Guinée, âgés de 15, 16 et 19 ans, ont embarqué à bord d’un canot pneumatique surchargé pour fuir la Libye avec 108 autres personnes. Lorsque leur canot a commencé à se dégonfler, ils ont été secourus par un navire, l’El Hiblu. Le capitaine du navire a alors essayé de les ramener en Libye, ce qui aurait constitué une violation du droit international, le capitaine ayant l’obligation légale de conduire les personnes secourues vers une destination sûre. Lorsque le navire est enfin arrivé à Malte le 28 mars 2019, les autorités maltaises ont affirmé que les trois jeunes avaient pris le contrôle du navire par la force. Ils ont été inculpés de graves infractions et risquent maintenant la prison à perpétuité.
« Ces jeunes hommes n’étaient que des enfants lorsqu’ils ont essayé d’empêcher leur renvoi, et celui des autres personnes demandeuses d’asile avec eux, en Libye, où ils auraient presque certainement été torturés, arrêtés, violés et exploités. Depuis trois longues années, leur vie est en suspens, il est maintenant grand temps d’abandonner les poursuites dont ils font l’objet et de les laisser reprendre leur vie », a déclaré Elisa De Pieri, chercheuse régionale à Amnistie internationale.
Lorsque les personnes sur le navire El Hiblu ont réalisé que le capitaine essayait de les renvoyer de force illégalement en Libye, elles ont commencé à paniquer, terrifiées à l’idée de retourner vers la torture dont elles s’étaient échappées. Les jeunes hommes, qui parlent anglais, ont joué un rôle d’interprètes entre l’équipage et les personnes secourues. Le second de l’El Hiblu a demandé aux trois jeunes de traduire les informations pour les autres personnes secourues et de veiller au calme. Une délégation d’Amnistie internationale se rend à Malte pour répéter que les poursuites dont ils font l’objet auraient dû être abandonnées depuis longtemps.
Demandez la justice pour les trois de l’El Hiblu
Amnistie internationale appelle le procureur général à abandonner les accusations, car aucune justice ne sera rendue par ces poursuites.
« La Libye n’est pas un lieu sûr pour les réfugié·e·s et les migrant·e·s. Nous savons qu’ils y sont victimes de graves atteintes aux droits humains, notamment d’arrestations massives, ces derniers mois », a déclaré Elisa De Pieri.