Italie. Les autorités doivent de toute urgence autoriser le débarquement à Catane des personnes secourues
En réaction au refus des autorités italiennes de laisser certaines personnes débarquer à Catane, en Sicile, et à leur volonté de les renvoyer en mer, Julia Hall, directrice adjointe au bureau régional européen d’Amnistie internationale, a déclaré :
« Le droit de la mer est clair : un sauvetage se termine quand toutes les personnes secourues sont débarquées dans un lieu sûr. L’heure n’est pas aux interprétations fantaisistes de la loi lorsque des personnes souffrent et sont traumatisées après avoir risqué leur vie en mer.
« En forçant 35 personnes à rester à bord du Humanity 1, l’Italie viole non seulement ses obligations internationales de les débarquer et de les protéger en vertu du droit relatif aux droits humains et du droit maritime, mais elle crée en outre une situation qui met en danger les passagers et l’équipage de ce navire. Nous exhortons les autorités italiennes à autoriser toutes les personnes encore à bord à débarquer le plus vite possible.
« Plusieurs centaines de personnes naviguant sur d’autres navires de sauvetage d’ONG doivent également se voir proposer immédiatement un lieu sûr où elles puissent débarquer et bénéficier d’une assistance.
« Le gouvernement italien continue d’aider les autorités libyennes à bafouer les droits humains, ce qui est déjà une honte en soi, et maintenant il refuse en plus le désembarquement des personnes qui ont réussi à quitter la Libye.
« L’Italie attend légitimement des autres États membres de l’UE qu’ils partagent la responsabilité des personnes demandant l’asile, mais cela ne justifie pas d’imposer des mesures qui ne font qu’aggraver la souffrance de personnes déjà traumatisées. »
Complément d’information
Dimanche 6 novembre, les autorités italiennes ont ordonné au navire de sauvetage Humanity 1, battant pavillon allemand, de quitter le port de Catane avec encore à son bord 35 hommes secourus qui sont épuisés. Elles ont autorisé les 144 autres personnes secourues par le Humanity 1 à débarquer, après une sélection sur la base d’un bref examen de leur état physique par des fonctionnaires des services de santé envoyés à bord.
Toutes les personnes secourues par le Humanity 1 étaient parties de la côte libyenne, où les réfugié·e·s et les migrant·e·s risquent constamment d’être victimes de torture et d’autres mauvais traitements, de détention arbitraire et d’autres violations des droits humains. Après avoir tenté de traverser la Méditerranée centrale sur des embarcations précaires, elles ont été secourues par le Humanity 1 et ont passé jusqu’à deux semaines sur ce navire de sauvetage.