Israël et territoires palestiniens occupés. La solidarité avec le peuple palestinien implique de cesser tout soutien à l’apartheid
À l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, Amnistie internationale renouvelle son appel à une action mondiale pour mettre un terme au système d’apartheid que les autorités israéliennes imposent en toute impunité aux Palestiniens et Palestiniennes. Ce système est devenu de plus en plus violent et oppressif ces dernières années. En Cisjordanie, les forces israéliennes ont tué 127 personnes palestiniennes depuis janvier et en ont blessé des centaines d’autres. Il y a eu par ailleurs une forte augmentation des agressions et des violences contre des Palestinien·ne·s commises par des colons avec l’aval de l’État. Les autorités israéliennes ont eu de plus en plus recours à la détention administrative pour emprisonner des Palestinien·ne·s sans inculpation ni procès, et ont intensifié leurs attaques contre les organisations de la société civile palestiniennes. À Gaza, l’offensive menée en août par l’armée israélienne a exacerbé la grave crise humanitaire générée par le blocus illégal persistant imposé par Israël.
« Aujourd’hui, comme tous les autres jours, Amnistie internationale soutient les Palestinien·ne·s qui revendiquent leurs droits face aux attaques incessantes d’Israël. Nous invitons tous nos sympathisant·e·s à travers le monde à témoigner leur solidarité en faisant entendre leur voix, comme ils le peuvent, pour exiger la fin de l’apartheid imposé par Israël, a déclaré Heba Morayef, directrice régionale d’Amnistie internationale pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient.
« Face à la multiplication des violations commises par les autorités israéliennes et aux attaques sans précédent subies par la société civile palestinienne, le peuple palestinien a plus que jamais besoin d’un soutien international. Nous appelons la communauté internationale à suspendre toute forme de soutien, direct ou indirect, par action ou par omission, au système israélien d’apartheid. »
La détérioration de la situation des Palestinien·ne·s en Cisjordanie
Les forces israéliennes ont multiplié les interventions militaires en Cisjordanie en 2022, menant des centaines de raids violents et imposant plusieurs nouvelles fermetures, qui ont durci les restrictions à la liberté de circulation jusqu’à l’asphyxie. Selon les Nations unies, 2022 est l’année la plus meurtrière pour les Palestinien·ne·s de Cisjordanie depuis au moins 2005. Les forces israéliennes ont tué 127 personnes palestiniennes depuis le début de l’année, dont beaucoup d’enfants.
La multiplication des attaques violentes contre des Palestinien·ne·s par des colons soutenus par l’État
Les colons israéliens se sont livrés à plusieurs centaines d’attaques violentes contre des Palestiniens et Palestiniennes pendant la dernière récolte des olives. Ils ont agressé physiquement des gens, arraché ou incendié des milliers d’oliviers et détruit des véhicules et des habitations, sous la protection de l’armée israélienne.
La forte augmentation du recours à la détention administrative
Depuis le début de l’année 2022, selon l’organisation palestinienne Addameer, les autorités israéliennes ont ordonné 1 789 placements en détention administrative, un chiffre en augmentation constante. Au 26 novembre, 820 Palestiniens et Palestiniennes étaient détenus pour une durée indéterminée dans des prisons israéliennes, sans inculpation ni procès, sur la base d’informations « secrètes » non révélées. C’est le cas notamment de Salah Hammouri, défenseur des droits humains et avocat franco-palestinien, qui est en détention administrative depuis le 7 mars 2022.
La crise humanitaire et les attaques illégales systématiques dans la bande de Gaza
En août 2022, les forces israéliennes ont tué, blessé et déplacé encore plus de civil·e·s dans ce qui s’apparente à des crimes de guerre dans la bande de Gaza assiégée, comme l’a détaillé Amnistie internationale dans un rapport.
La campagne de répression israélienne contre la société civile palestinienne
En août 2022, les forces israéliennes ont effectué des descentes dans les locaux d’Addameer, d’Al Haq, de Defense for Children International Palestine (DCIP), de l’Union des comités d’action agricole, du Centre Bisan pour la recherche et le développement, des Comités d’action sanitaire, et de l’Union des comités de femmes palestiniennes, et ont saisi des dossiers et du matériel. Elles ont également recouru à des ordonnances militaires pour fermer ces organisations et ont scellé les portes de leurs locaux. En 2021, ces organisations avaient été qualifiées de « terroristes » aux termes du droit israélien.
Les démolitions et les expulsions forcées incessantes
À Masafer Yatta, en Cisjordanie, 1 150 personnes sont menacées de déplacement forcé par les autorités israéliennes. La semaine du 21 novembre 2022, les forces israéliennes ont détruit une école dans ce secteur, privant 23 enfants de leur droit à l’éducation. Si Israël procède aux démolitions et aux expulsions prévues à Masafer Yatta, celles-ci s’apparenteront à un transfert forcé, qui est un crime contre l’humanité. La même semaine, les autorités israéliennes ont aussi détruit pour la 209e fois le village bédouin palestinien d’Al Araqib, dans le Néguev/Naqab. Ce ne sont là que deux exemples récents parmi des milliers.