Bélarus. Les autorités doivent révéler où se trouve la prisonnière d’opinion Maria Kalesnikava, qui aurait été hospitalisée
En réaction aux informations selon lesquelles la figure de l’opposition Maria Kalesnikava, incarcérée, a été transférée à l’hôpital en soins intensifs depuis sa cellule d’isolement pour subir une intervention chirurgicale, Marie Struthers, directrice pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale à Amnistie internationale, a déclaré :
« Les autorités bélarussiennes doivent immédiatement divulguer toutes les informations concernant l'état de santé de Maria Kalesnikava, le fait que sa vie soit ou non en danger et le lieu où elle se trouve. Le secret qui entoure les détenu·e·s au Bélarus est inacceptable. Cette situation illustre une nouvelle fois le système cruel et opaque qu’Alexandre Loukachenko a mis en place dans le but de sanctionner ceux qui osent exprimer leur désaccord ou contester son pouvoir.
« Le gouvernement d’Alexandre Loukachenko ne parviendra pas à réduire au silence une puissante porte-parole de la contestation pacifique en jetant Maria Kalesnikava dans une cellule de punition, dans des conditions inhumaines, en la privant de toute communication avec son avocat et en nous privant de toute nouvelle sur son état de santé. »
Complément d’information
L’hospitalisation de Maria Kalesnikava a été annoncée par l’équipe du responsable politique bélarussien incarcéré Viktor Babariko – associé de Maria Kalesnikava – le 29 novembre. Le même jour, l’avocat de Maria Kalesnikava s’est vu refuser la possibilité de lui rendre visite pour la troisième fois consécutive. Selon l’équipe de Viktor Babariko, au début du mois de novembre, elle a été placée dans une cellule de punition, un type d’enfermement encore plus dur, généralement à l’isolement. Aucune information n’a été donnée sur les raisons ni sur la durée de cette mesure de sanction.
D’après d’autres informations, confirmées par la suite par l’avocat, Maria Kalesnikava a été transportée à l’hôpital de la ville de Homel le 28 novembre, a dû être opérée d’urgence et a ensuite été transférée en soins intensifs.
Le 6 septembre 2021, le tribunal régional de Minsk a condamné respectivement à 11 et 10 ans de prison Maria Kalesnikava et son collaborateur Maksim Znak, membres du Conseil de coordination de l’opposition ayant travaillé avec Viktor Babaryko, candidat présidentiel également emprisonné, pour de fausses accusations de « complot visant à s’emparer du pouvoir par des moyens anticonstitutionnels ».