Afghanistan. Amnistie internationale condamne l’exécution publique menée par les talibans
En réaction à l’exécution publique ayant eu lieu mercredi 7 décembre, la première à laquelle les talibans ont procédé depuis qu’ils ont pris le pouvoir en Afghanistan, Dinushika Dissanayake, directrice régionale adjointe pour l’Asie du Sud à Amnistie internationale, a déclaré :
« Le retour déplorable des exécutions publiques en Afghanistan est la dernière phase en date de la politique alarmante de violation des droits humains menée par les talibans dans le pays. Ils continuent de faire fi de manière flagrante des principes des droits humains et affichent un mépris total pour le droit international relatif aux droits humains.
« Procéder à des exécutions en public ne fait qu’ajouter à la nature déjà cruelle, inhumaine et dégradante de la peine capitale, et ne peut que déshumaniser la personne mise à mort et brutaliser celles qui assistent à l’exécution. Loin de renforcer la foi en la justice, ces mises en scène publiques perpétuent une culture de l’acceptation de la violence.
« Toute exécution bafoue le droit à la vie. Quand elle se déroule en public, elle constitue un terrible affront à la dignité humaine qui ne saurait être toléré. Ce retour en arrière opéré par les talibans constitue une grave régression sur le terrain des droits humains. »
Complément d’information.
Taj Mir, de la province de Hérat, a été exécuté en public mercredi 7 décembre dans un stade de sport bondé de la province de Farah (sud-ouest du pays).
Il avait été reconnu coupable de meurtre par les plus hautes juridictions talibanes, selon une déclaration diffusée par les talibans
Cette exécution menée dans la province de Farah, dans l’ouest de l’Afghanistan, a été vue par des centaines de spectateurs, parmi lesquels de nombreux hauts responsables talibans : Mawlawi Abdul Hakim, président de la Cour suprême talibane ; Abdul Ghani Barader, vice-Premier ministre taliban ; Sirajuddin Haqqani, ministre taliban de l’Intérieur ; Mohammad Khalid Hanafi, ministre taliban du Vice et de la Vertu ; et Abdul Hakim Sharghi, ministre taliban de la Justice.
Selon des experts des Nations unies dans le domaine des droits humains, les exécutions en public ne servent aucun intérêt légitime et ne font qu’amplifier le caractère cruel, inhumain et dégradant de ce châtiment.