Pakistan. Les proches d’Idris Khattak, victime de disparition forcée, ont besoin de clarté
En réaction aux informations indiquant que le défenseur des droits humans Idris Khattak, soumis à une disparition forcée par les autorités pakistanaises depuis plus de deux ans, a été déclaré coupable de trahison en vertu de la Loi relative aux secrets d’État et qu’il encourt 14 ans d’emprisonnement, Thyagi Ruwanpathirana, directrice régionale adjointe pour l’Asie du Sud à Amnistie internationale, a déclaré :
« Les proches d’Idris Khattak et son avocat sont maintenus dans l’ignorance par les autorités pakistanaises quant au statut exact de son dossier et au verdict de culpabilité annoncé. Cette situation bafoue le droit de bénéficier d’un procès équitable et des garanties prévues par la loi et les empêche de prévoir le moindre recours en justice.
« Si le verdict est confirmé, il achèvera une procédure honteuse, injuste du début à la fin, qui a duré deux ans. Depuis qu’il a été poussé dans une voiture et emmené en 2019, Idris Khattak est détenu dans un lieu indéterminé. Bien qu’il soit civil, il a été jugé par un tribunal militaire lors d’un procès qui s’est déroulé dans un huis clos total. Peu d’informations sur les poursuites engagées contre lui ont été communiquées et, selon son avocat, la procédure était entachée de graves irrégularités.
« Nous demandons instamment aux autorités du Pakistan de fournir immédiatement des informations détaillées à ses proches, d’autoriser Idris Khattak à contacter des avocats et de le présenter devant une juridiction civile de droit commun pour que celle-ci statue sur la légalité de son arrestation et de sa détention. Ce cas montre clairement pourquoi il faut mettre fin, une bonne fois pour toutes, aux disparitions forcées. Il est temps que les autorités lèvent le secret qui entoure son procès et son lieu de détention. »
L’avocat d’Idris Khattak dit n’avoit été autorisé à s’entretenir avec son client que trois fois. Ils ont été à chaque fois filmés, escortés par un membre de l’armée et non autorisés à parler en pachto – leur langue maternelle. Une requête déposée précédemment en vue d’obtenir un procès devant un tribunal de droit commun a été rejetée par le tribunal militaire, puis par la Haute cour de Peshawar en janvier 2021.