Grèce. L’avenir de deux travailleurs humanitaires reste en suspens après l’ajournement de leur procès
En réaction à la décision d’un tribunal de Lesbos, en Grèce, d’ajourner le procès de 24 travailleurs et travailleuses humanitaires - notamment Sarah Mardini et Seán Binder, pour leur travail bénévole de recherche et de sauvetage – qui risquent 25 ans de réclusion pour avoir aidé des réfugié·e·s et défendu leurs droits, Giorgos Kosmopoulos, chargé de campagne sur les migrations au sein d’Amnistie internationale, a déclaré :
« Ces accusations forgées de toutes pièces sont ridicules et n’auraient jamais dû mener Sarah et Seán devant la justice. L’ajournement qui vient d’être prononcé signifie que l’épreuve que traversent Sarah et Seán depuis déjà plus de trois ans continuera à traîner en longueur, les laissant dans l’incertitude. Nous appelons les autorités grecques à respecter leurs obligations relatives aux droits humains, et à abandonner les charges retenues contre Sarah et Seán. »
« La décision de reporter l’audience fournit une nouvelle illustration de l’absurdité de cette affaire. Nous avons seulement aidé des personnes en quête de sécurité à un moment où elles en avaient besoin. Après la décision d’aujourd’hui, nos vies se retrouvent une fois encore en suspens », a déclaré Seán Binder.
Sarah Mardini, réfugiée syrienne âgée de 25 ans, et Seán Binder, citoyen allemand âgé de 27 ans, sont visés par une série d’accusations injustes et infondées remontant à une période durant laquelle ils repéraient et secouraient bénévolement des bateaux en difficulté près de Lesbos.
Le refus des autorités grecques de lever l’interdiction de voyager prononcée contre Sarah Mardini signifie que la jeune femme n’a pas été en mesure d’assister à son propre procès.
« L’injustice de ces charges absurdes est aggravée par les violations flagrantes du droit de Sarah à un procès équitable, qui recouvre le droit fondamental d’assister à son propre procès », a déclaré Giorgos Kosmopoulos.
« Amnistie internationale est consternée par la décision des autorités grecques de poursuivre Sarah et Seán. Nous soutenons Seán et Sarah, et continuerons à nous mobiliser en leur faveur jusqu’à ce que justice soit faite, que leurs droits fondamentaux soient respectés et que les charges retenues contre eux soient abandonnées. »