• 11 Mar 2021
  • États-Unis
  • Communiqué de presse

Amnistie internationale États-Unis réagit à la relaxe d’Andrea Sahouri

Mercredi 10 mars, un jury de la ville de Polk, dans l’Iowa, a déclaré Andrea Sahouri, journaliste au Des Moines Register, qui avait été arrêtée lors d’une manifestation du mouvement Black Lives Matter en 2020 pour avoir simplement fait son travail, non coupable des accusations de « refus de se disperser » et d’« interférence avec des actions officielles ». Le procureur avait insisté pour qu’elle soit jugée pour ces deux simples délits mineurs, pour lesquels elle encourait une amende, une peine de 30 jours de prison, ou les deux.

Denise Bell, chercheuse à Amnistie internationale États-Unis, a déclaré : 

« Nous sommes incroyablement soulagés d’apprendre qu’Andrea Sahouri a été déclarée non coupable des accusations fallacieuses retenues contre elle. Couvrir une manifestation lorsqu’on est un·e professionnel·le des médias n’est pas un crime. Le fait de traiter le travail des médias comme une infraction constitue une violation des droits humains. Les poursuites dont elle a fait l’objet s’inscrivent dans une tendance plus large touchant les forces de police aux États-Unis, qui ont commis des violations graves et généralisées des droits humains en réponse à des manifestations majoritairement pacifiques contre le racisme systémique et les violences policières, notamment les homicides de personnes noires.

« Les journalistes doivent pouvoir couvrir les manifestations sans crainte de représailles. Le droit des médias de faire leur travail est essentiel pour l’exercice des droits à la liberté d’expression et à la liberté de réunion pacifique.

« De toute évidence, le jury a vu ces accusations telles qu’elles étaient – complètement ridicules. Cette affaire n’aurait jamais dû aller jusqu’au procès. De même que l’arrestation injustifiée d’Andrea Sahouri s’inscrivait dans un ensemble de violations systématiques commises par la police, la décision des procureurs du comté de Polk de la juger pour ces accusations fait partie des pratiques récurrentes portant atteinte aux droits humains au sein du système judiciaire des États-Unis. »

« Le jury a fait ce qu’il fallait en défendant la liberté de la presse et une démocratie juste. Je lui suis reconnaissante, et je le suis envers les personnes qui m’ont soutenue aux quatre coins du monde », a déclaré Andrea Sahouri.

Complément d’information

Dans la soirée du 31 mai 2020, la police de la ville de Des Moines, dans l’Iowa, a aspergé de gaz poivre la journaliste Andrea Sahouri alors qu’elle couvrait une manifestation du mouvement Black Lives Matter et criait « Je suis journaliste, je suis journaliste », avant de l’arrêter et de la placer en détention.

Amnistie internationale a évoqué le cas d’Andrea Sahouri dans son rapport publié en août 2020 intitulé Le monde vous regarde. Violations massives des droits des manifestant·e·s du mouvement Black Lives Matter par la police américaine, qui décrit comment des responsables de l’application des lois ont pris pour cible de manière injustifiée des journalistes, des observateurs et observatrices juridiques, des secouristes et des manifestant·e·s, en ayant recours à une force excessive lors de nombreuses manifestations majoritairement pacifiques en 2020. Cette utilisation excessive de la force a bafoué leur droit à la liberté de réunion et d’expression pacifique, provoqué des blessures et mis en danger toutes les personnes concernées.

Amnistie internationale a mené une campagne internationale demandant l’abandon des poursuites contre Andrea Sahouri.