Bangladesh. La protection des hindous et d’autres minorités doit être assurée face à la violence
En réaction aux attaques violentes qui ont visé des foyers et des temples de la minorité hindoue au Bangladesh pendant et après la Durga Puja, principale fête hindouiste dans ce pays, Saad Hammadi, chargé de campagne pour l’Asie du Sud à Amnistie Internationale, a déclaré :
« La série d’attaques commises par des foules en colère contre des membres de la communauté hindoue, leurs domiciles, des temples et des puja pandals durant la plus grande fête hindouiste du pays est révélatrice de l’hostilité croissante envers les minorités au Bangladesh. La répétition de ces attaques visant des personnes, de la violence communautaire et de la destruction des logements et des lieux de culte de minorités depuis plusieurs années montre que l’État manque à son devoir de protéger les minorités.
« Le ciblage des sensibilités religieuses pour attiser les tensions communautaires constitue une grave violation des droits humains et nécessite une réponse immédiate et décisive du gouvernement pour traiter la situation des minorités dans le pays.
« Nous appelons les autorités à prendre des mesures urgentes pour protéger les membres des minorités contre ces attaques et garantir l’accès des victimes à la justice et à des voies de recours efficaces. Les autorités doivent mener dans les meilleurs délais une enquête approfondie, impartiale et transparente sur ces événements et traduire en justice les responsables présumés des violences et des actes de vandalisme dans le cadre de procès équitables. »
Complément d’information
Des violences ont éclaté au Bangladesh à la suite d’allégations relayées sur les réseaux sociaux indiquant qu’un exemplaire du Coran, le livre sacré de l’islam, avait été profané dans un puja pandal (structure temporaire installée pour la fête religieuse de la Durga Puja) à Comilla le 13 octobre 2021. Au moins sept personnes ont été tuées et plusieurs centaines blessées lors d’affrontements à travers le pays depuis cette date.
Selon des informations locales, au moins 25 maisons et commerces appartenant à des membres de la communauté hindoue ont été incendiés dans le district de Rangpur, dans le nord du Bangladesh, le 17 octobre. Le ministre de l’Information, Hasan Mahmud, a mis en garde la population contre d’autres attaques.
Lundi 18 octobre, des enseignant·e·s et des membres du personnel de l’Université de Dacca ont bloqué une importante intersection de la ville pour protester contre la flambée de violence qui se poursuit.
La police a recueilli au moins 46 plaintes contre 10 000 auteurs non identifiés de violences et d’actes de vandalisme.
En 2016, lorsque des logements, des locaux professionnels et des temples appartenant à des familles hindoues avait été incendiés à Nasirnagar à la suite de publications sur les réseaux sociaux faisant état d’insultes à l’islam, les autorités avaient enregistré huit plaintes accusant plusieurs milliers de personnes. En 2012, au moins six temples bouddhiques et plusieurs logements ont été incendiés, vraisemblablement à la suite d’une publication sur Facebook jugée médisante au sujet du Coran.