Le meurtre de sang-froid d’un autre militant partisan de la paix doit donner lieu à une enquête
En réaction au meurtre du militant partisan de la paix Randall Echanis chez lui à Quezón City, le directeur d’Amnistie internationale Philippines, Butch Olano, a déclaré :
« Les homicides se poursuivent sans relâche même en pleine pandémie mondiale. Les autorités doivent ouvrir une enquête sur l’assassinat de Randall “Randy” Echanis, et les personnes soupçonnées d’être responsables de ce meurtre doivent être déférées à la justice.
« Randy Echanis participait aux négociations de paix entre le gouvernement et le Front national démocratique des Philippines. Son meurtre de sang-froid vient s’ajouter au nombre croissant d’attaques commises contre des militants politiques dans le pays. La sécurité publique et le respect de la vie et des droits humains sont mis de côté depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement actuel. Cet engrenage meurtrier doit cesser immédiatement. »
Complément d’information
Le 10 août 2020, le militant et partisan de la paix Randall Echanis et l’un de ses voisins ont été tués à son domicile, situé à Quezón City. Selon certaines informations parues dans les médias, Randall Echanis aurait été poignardé par des individus non identifiés que des témoins auraient vus quitter la maison.
Il était président du parti Anakpawis et vice-secrétaire général de l’organisation paysanne Kilusang Magbubukid ng Pilipinas (KMP). Il était également consultant politique pour le Front démocratique national des Philippines (NDFP), une coalition d’organisations impliquées dans l’insurrection qui se déroule dans certaines régions du pays, lors de ses négociations avec les autorités. Le NDFP était engagé depuis longtemps dans des pourparlers de paix avec le gouvernement des Philippines avant que ceux-ci ne soient annulés par le président Rodrigo Duterte.
Randall Echanis figurait parmi plusieurs centaines de personnes déclarées « terroristes » par un tribunal à la demande du ministère de la Justice en 2018. Son nom et ceux d’autres personnes ont finalement été retirés de la liste, qui comprenait initialement celui de Victoria Tauli-Corpuz, alors rapporteuse spéciale des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.
Un autre consultant du NDFP et partisan de la paix, Randy Malayao, a été abattu en janvier 2019 dans la province de Nueva Vizcaya. Les auteurs de son assassinat n’ont toujours pas été identifiés. Plusieurs autres personnes qualifiées de « communistes » ou de « terroristes » ont également été tuées depuis l’arrivée du gouvernement Duterte.
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