• 9 juin 2020
  • Malaisie
  • Communiqué de presse

Les autorités ne doivent pas exposer les réfugié·e·s rohingyas secourus au risque de contracter la COVID-19

Réagissant à l’annonce de l’interception d’une embarcation à bord de laquelle se trouvaient des Rohingyas au large de l’île de Langkawi et du placement en détention de ces 269 réfugié·e·s, Preethi Bhardwaj, directrice exécutive par intérim d’Amnistie internationale Malaisie, a déclaré :

« Autoriser les Rohingyas à débarquer était une avancée humaine vers le respect de leurs droits humains. Les embarcations transportant des personnes désespérées doivent toujours être autorisées à accoster en sécurité. Elles ne doivent pas être renvoyées, menacées ou intimidées.

« Il est terrible que le corps d’une femme ait été retrouvé à bord, l’embarcation était clairement à la dérive et n’avait pas réussi à trouver de côte sûre jusque-là. Pour une personne, ce sauvetage est intervenu trop tard.

« Les autorités doivent également respecter le droit des réfugié·e·s à la santé dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Le gouvernement malaisien a placé des migrant·e·s et des réfugié·e·s en détention dans des centres de rétention des services de l’immigration dans lesquels des foyers de COVID-19 se sont déclarés. Nous craignons que ce dernier groupe de réfugié·e·s soit également placé dans un de ces centres, ce qui exposerait ces personnes à un fort risque de contracter le virus et d’entretenir ainsi la pandémie.

« Nous engageons les autorités à prendre des mesures pour répondre aux besoins humanitaires immédiats des réfugié·e·s, notamment en matière d’alimentation, d’eau, d’hébergement et de soins de santé. Elles doivent également veiller à ce que des mesures de prévention contre la COVID-19 soient mises en place pendant la quarantaine et après.

« Les réfugié·e·s ne doivent pas être arrêtés, poursuivis en justice ou sanctionnés d’une autre façon uniquement en raison de leurs conditions d’arrivée dans le pays. Les autorités malaisiennes doivent libérer les réfugié·e·s et les migrant·e·s des centres de rétention, afin de limiter la propagation de la COVID-19, et veiller à répondre correctement à leurs besoins. »

Complément d’information

Le 8 juin, un groupe de travail composé de membres des forces armées, des gardes-côtes et de la police a intercepté une embarcation au large de l’île de Langkawi. Pour des raisons humanitaires, le Conseil national de sécurité a autorisé l’embarcation à accoster à l’embarcadère de Teluk Ewa. Les 269 réfugié·e·s à bord ont ensuite été placés en détention au centre de Kem Bina Negara Wawasan, sur l’île de Langkawi. Les autorités ont déclaré que le corps d’une femme décédée avait été trouvé à bord.

En mai, le gouvernement avait mené au moins trois vastes opérations visant des migrant·e·s et des réfugié·e·s sans papiers, interpelant des centaines de personnes, y compris de jeunes enfants, au centre-ville de Kuala Lumpur, Selayang et PJ Old Town.

Le 4 juin, le directeur général du ministère de la Santé Noor Hisham Abdullah a annoncé que 270 nouveaux cas de COVID-19 avaient été détectés au centre de rétention des services de l’immigration de Bukit Jalil, soit la plus forte hausse quotidienne depuis le début de la pandémie. Cela intervient alors que des foyers de COVID-19 ont été constatés dans d’autres centres de détention à Putrajaya, Semenyih et Sepang.

 

Pour plus d’information, veuillez contacter : 

Khoudia Ndiaye | Directrice des communications et stratégies 

kndiaye@amnistie.ca | 514 766-9766 poste 5230 

@ndiayek_