• 15 juin 2020
  • Chili
  • Communiqué de presse

Amnistie internationale publie des éléments tendant à prouver des dissimulations de la part de la police nationale

Amnistie internationale a publié le 15 juin 2020 de nouveaux éléments tendant à prouver que le lieutenant-colonel des forces spéciales des carabiniers identifié par le code « G-3 » aurait utilisé son arme de manière abusive contre des manifestant·e·s à plusieurs reprises pendant les manifestations de la fin de l’année 2019.

Au début du mois de mai 2020, il a été révélé que le ministère public avait découvert que la police nationale chilienne avait tenté de dissimuler la présence de l’agent « G-3 » pendant l’opération lors de laquelle l’étudiant Gustavo Gatica a perdu la vue. Dans ce contexte, Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques à Amnistie internationale, a déclaré :

« Il est inacceptable que les responsables de la police nationale aient toléré que des commandants tels que “G-3” fassent constamment un usage abusif de leur arme. En ne prenant pas de mesures concrètes pour empêcher cet agent et, par conséquent, ses subordonnés de continuer d’enfreindre les protocoles internes et les normes internationales dans leur fonctionnement, ils ont permis à l’un des événements les plus regrettables de l’histoire récente chilienne de se produire, lorsque Gustavo Gatica, 21 ans à peine, a perdu la vue après avoir été blessé par des tirs de billes de caoutchouc et de plomb alors qu’il participait à une manifestation. »

« Il est encore plus alarmant que la police nationale ait essayé de dissimuler la présence de l’agent “G-3” sur les lieux où Gustavo Gatica a été gravement blessé, sa déposition n’ayant même pas été prise pour le dossier, bien qu’il ait été l’un des commandants de l’opération et qu’il ait tiré 170 cartouches de 12 billes chacune ce jour-là. »

Amnistie internationale a également constaté avec inquiétude que la conclusion de la procédure interne de la police nationale, datée du 9 décembre 2019, évoque la possibilité que les blessures de Gustavo Gatica aient été causées par des manifestant·e·s. La police nationale doit fournir toutes les informations demandées par le ministère public en vue de clarifier les faits et doit mener une enquête interne rigoureuse et complète destinée à mettre au jour la vérité et à prononcer des sanctions appropriées le cas échéant.

« Insinuer que les manifestant·e·s pourraient avoir causé les blessures de Gustavo Gatica est non seulement malveillant, mais cela illustre également le peu de volonté de mener une enquête interne sérieuse. Au lieu de protéger la population, la police nationale semble se protéger elle-même », a déclaré Erika Guevara-Rosas.

Amnistie internationale appelle le ministère public à continuer de mener des enquêtes sur « G-3 » et les responsables du commandement qui auraient pu et auraient dû empêcher cet agent d’agir de manière arbitraire, ainsi que sur les agents qui pourraient avoir participé à des actes d’obstruction et de dissimulation. La responsabilité par omission de la hiérarchie doit faire l’objet d’une enquête en bonne et due forme.

 

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Khoudia Ndiaye | Directrice des communications et stratégies 

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