Rapport du Groupe d’action contre le racisme au Québec : Un pas dans la bonne direction
Montréal, le 15 décembre 2020 – Amnistie internationale accueille les mesures annoncées par le gouvernement pour lutter contre le racisme au Québec comme un premier pas dans la bonne direction, malgré une absence de plan structurant et de vision d’ensemble.
Amnistie internationale salue notamment certaines des mesures énoncées par le gouvernement dont : l'interdiction des interpellations policières arbitraires, les formations obligatoires, l’augmentation de la diversité dans les emplois de la fonction publique pour refléter la diversité de la population québécoise, ou encore la révision des cursus scolaires sont des priorités importantes.
Les actions énoncées par le gouvernement ne relèvent toutefois pas d’un plan d’action structurant complet comprenant une vision à long terme, des objectifs, un engagement continu et une méthode pour les atteindre. « Il est par ailleurs regrettable que le racisme systémique n’est pas été nommé, » constate France-Isabelle Langlois, directrice générale d’Amnistie internationale Canada francophone, Amnistie suivra la façon dont ces mesures seront mises en œuvre. «Nous espérons que ces actions se feront de manière coordonnée et en collaboration avec les personnes concernées et les organisations qui les représentent. Il s’agit d’un travail sociétal, d’une prise de conscience collective des problèmes pour pouvoir acquérir une vision qui nous permettra de s’améliorer en continu, ensemble, en tant que société» a conclu France-Isabelle Langlois.
Parmi les lacunes identifiées, il importe de mettre en place une politique nationale qui permettrait d’aller plus loin que les actions proposées et de travailler sur toutes les priorités nécessaires au changement, dont certaines sont actuellement laissées pour compte. Parmi celles-ci on compte la reconnaissance du racisme systémique au Québec, la collecte de données désagrégées pour mesurer l’ampleur du problème, la reconnaissance de la discrimination à l’emploi dûe au racisme au delà de la reconnaissance des qualifications, la sécurisation culturelle, notamment des femmes autochtones, ou encore le financement des organisations qui luttent contre le racisme, pour les initiatives qui leur sont destinées.
D’autres actions soulèvent des questions de cohérence, c’est notamment le cas de la concordance entre les actions 7 et 8, respectivement sur la présence des minorités visibles dans la fonction publique et sur les conseils d'administration qui, dans les deux cas, doivent être plus représentatives de la population active du Québec sur un horizon temporel plus court.