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ÉTIENNE SISSOKO REMIS EN LIBERTÉ APRÈS AVOIR PURGÉ SA PEINE

Bonne nouvelle !

Le 27 mars 2025, l’auteur malien Étienne Sissoko a été libéré au bout d’une année de détention arbitraire, uniquement liée à l’exercice pacifique de son droit à la liberté d’expression.

AUCUNE ACTION COMPLÉMENTAIRE N’EST REQUISE. UN GRAND MERCI À TOUTES LES PERSONNES QUI ONT ENVOYÉ DES APPELS.

JUMELÉ À Johanne Pothier

Musicienne et auteure, Johanne Pothier aime vivre des aventures à travers les multiples visages de femmes et d’hommes qui émergent de son imaginaire ; adopter leurs coutumes, leurs personnalités, leurs émotions et les partager. Enfant unique, seule dans sa chambre, elle s’inventait chaque soir des histoires à dormir debout. Adolescente, elle les a mises sur papier. Adulte, elle les a vécues ou du moins le croit-elle ! 

Autres informations

Le militant et auteur malien Étienne Sissoko, également professeur à l’université de Bamako, a été remis en liberté le 27 mars 2025 au bout d’un an de détention arbitraire, exclusivement liée à l’exercice pacifique de son droit à la liberté d’expression. 

Le 20 mai 2024, Étienne Sissoko avait été condamné à deux ans d’emprisonnement, dont un an avec sursis, et à une amende de trois millions de francs CFA (environ 4 500 euros). Il avait été déclaré coupable d’« atteinte au crédit de l’État », d’« injures » et de « diffusion de fausses nouvelles de nature à troubler la paix publique », après la publication de son livre intitulé Propagande, Agitation, Harcèlement : La communication gouvernementale pendant la transition au Mali, en décembre 2023. Le 14 octobre 2024, la cour d’appel de Bamako a ordonné sa libération provisoire dans l’attente de son procès. Le parquet a cependant formé un pourvoi le même jour, et il a été maintenu en détention. Étienne Sissoko était incarcéré à la prison de Kéniéroba, à 75 kilomètres de Bamako, la capitale malienne, loin de sa famille et de ses avocats. 

Des membres et des sympathisant·e·s d’Amnistie Internationale ont envoyé des lettres et des courriels aux autorités maliennes pour demander sa libération, et d’autres auteurs maliens lui ont témoigné leur soutien. 

Le 10 avril 2025, lors d’une réunion avec les nouveaux membres de la Commission nationale des droits de l’homme au Mali, le ministre de la Justice a désigné des sacs remplis de lettres, et a déclaré avoir reçu plus de 8 000 courriels d’Amnistie Internationale appelant à la libération d’une seule personne. Il a ajouté qu’il s’agissait selon lui de harcèlement.  

Étienne Sissoko a adressé le message ci-après à toutes les personnes qui se sont mobilisées en faveur de sa libération, dont des membres et sympathisant·e·s d’Amnistie Internationale :  

« Douze mois d’enfermement. Douze mois de silence, de solitude, de prière, d’écriture. Douze mois qui n’ont pas seulement été une peine. Ce fut un pèlerinage. Un pèlerinage intérieur. Vers l’endurance. Vers l’écoute. Vers ce lieu en soi où l’homme apprend à ne pas trahir ce qu’il croit juste, même dans l’obscurité. Merci à la presse nationale et internationale, aux amis, collègues, camarades, étudiants, qui ont veillé dans la dignité. Merci aux organisations de défense des droits humains, en particulier Amnistie Internationale, la FIDH, aux ONG nationales, aux associations locales, et aux hommes et femmes qui ont osé demander justice. » 

Amnistie Internationale continuera à agir en faveur de la libération des personnes injustement détenues au Mali pour avoir exercé pacifiquement leurs droits fondamentaux. 

Retrouvez Johanne Pothier au Salon du Livre de Trois-Rivières, qui se tiendra du 27 au 30 mars 2025 au CECi de l'Hôtel Delta Trois-Rivières par Marriott.

Elle sera notamment au Bistro Littéraire Télé-Québec le samedi 29 mars de 12h à 12h45 dans le cadre de notre campagne Livres comme l'air !

Johanne Pothier sera également en séance de dédicace aux kiosques 31-32 : 

  • Le jeudi 27 mars, de 15h30 à 17h

  • Le vendredi 28 mars, de 19h à 20h

  • Le samedi 29 mars, de 13h à 15h

  • Le dimanche 30 mars, de 14h à 15h

En savoir plus

Cher professeur/docteur Étienne Fakaba Sissoko,

Il y a quelque 7 000 kilomètres à vol d’oiseau qui séparent ma plume de la vôtre et pourtant, beaucoup les rapproche et les relie.

Chez vous, la liberté se traduit en mots clairs, précis, directs. En preuves factuelles et en analyse d’expert. Elle se réclame de la justice, de la transparence, de l’honnêteté et du droit de s’exprimer.

Chez moi, la liberté se manifeste plus facilement par la musique des yeux et des mots. Celle de récits truffés de rire, d’anecdotes et de fabulation, mais aux couleurs parfois assombries par les pans de l’histoire... L’histoire politique avec un grand H. L’histoire quotidienne avec sa consonne minuscule non aspirée. La double histoire vécue par chacun qui sans cesse se répète, sans vraiment apprendre d’elle-même.

Mais là où nos plumes se croisent et se conjuguent le mieux, c’est dans l’amour et le respect de l’humain.

Tandis que les mots s’étranglent trop souvent dans la gorge des personnages à qui j’ai donné vie, tandis que, de peur d’être jugés ou rejetés, ils confient à la musique émotion et rythme, vous, Professeur Étienne Fakaba Sissoko, vous exprimez la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, sans ambages, avec un courage éloquent que je ne peux qu’admirer.

C’est donc en toute humilité que je vous offre la musique de mes romans, pour qu’un jour, nos mots acquièrent le droit de chanter ensemble, à l’unisson, l’hymne à la vérité, à la solidarité et à la bienveillance.

Amitiés,

Johanne Pothier

LIVRES COMME L'AIR

Dans le cadre du projet Livres comme l’Air, des écrivains québécois témoignent leur solidarité à des écrivains emprisonnés ou menacés à travers le monde en leur rédigeant des dédicaces. 

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