Lettre ouverte enjoignant les gouvernements fédéral et provincial de suspendre la construction du barrage du site C
Les premiers ministres Justin Trudeau et John Horgan ne peuvent ignorer les recommandations du Comité de lutte contre le racisme des Nations Unies
Dans une récente déclaration, le Comité de l’ONU pour l’élimination de la discrimination raciale (CEDR) a souligné l’urgence de suspendre immédiatement la construction du barrage du site C.
Le chef Roland Wilson des Premières Nations West Moberly a déclaré : « La plus importante agence contre le racisme de l’ONU a reconnu que la poursuite de la construction du barrage du site C représente une grave menace pour les droits fondamentaux. Dans sa plus récente déclaration, le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale exprime clairement l’avis que les gouvernements fédéral et provincial ne peuvent se prétendre les défenseurs des droits humains tant qu’ils persistent à ignorer l’impact du barrage du site C sur nos droits issus de traités. »
Le CEDR a d’abord réclamé l’arrêt des travaux de construction du barrage du site C en août 2017, lors d’un examen régulier du dossier du Canada en matière de droits humains. Le comité composé d’experts indépendants a depuis souligné l’urgence de ses recommandations par une nouvelle déclaration dans le cadre d’une procédure d’urgence destinée à prévenir de graves violations des droits humains.
Dans une lettre ouverte diffusée aujourd’hui et qui a reçu l’appui des Premières Nations situées en aval, de 16 organisations de peuples autochtones, de groupes environnementaux, de droits humains et de justice sociale de partout au Canada, les Premières Nations West Moberly et Prophet River ont demandé aux gouvernements fédéral et provincial de se conformer sans tarder aux recommandations du CEDR.
Galen Armstrong, un militant du Sierra Club de Peace Valley en Colombie Britannique a déclaré : « Le fait que la plus importance agence de l’ONU contre le racisme traite avec autant de sérieux les impacts potentiels du barrage du site C sur les peuples autochtones, devrait sonner l’alarme auprès des gouvernements fédéral et provincial et en fait auprès de tous les Canadiens. »
Le CEDR est une agence composée d’experts indépendants nommés pour voir à ce que les États se conforment à la Convention internationale de l’ONU sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, une convention en matière de droits humains ayant force légale et ratifiée par le Canada.
La plus récente déclaration du Comité sur le site C fait suite à la décision d’un tribunal de Colombie Britannique de permettre la poursuite de la construction du barrage en dépit du fait qu’une contestation relative aux droits fondamentaux issus de traités soit toujours devant les tribunaux.
Kukpi7 Judy Wilson a déclaré, au nom de la direction de l’Union des chefs indiens de Colombie Britannique (UBCIC) : « Les gouvernements fédéral et provincial s’en sont bien tirés à court terme, en ignorant les droits issus de traités. Ils auront cependant tôt ou tard à faire face à ce qui est reconnu par cette agence d’experts, soit que le barrage du site C est en violation de droits qui sont protégés par la loi et que les deux niveaux de gouvernement se doivent de respecter. Tout gouvernement sensé cesserait de gaspiller son argent pour un projet qui clairement ne sera jamais complété. »
En plus de réclamer l’arrêt de la construction du barrage du site C, le comité de l’ONU a demandé aux gouvernements fédéral et provincial de recourir à une expertise indépendante concernant l’application de leurs obligations légales en matière de droits humains, ce qui inclut la responsabilité de respecter et de maintenir le consentement libre, préalable et éclairé des peuples autochtones.
Craig Benjamin, responsable des campagnes d’Amnistie internationale Canada pour les droits des Autochtones, a déclaré : « Ces experts en droits humains ont manifestement réalisé qu’il existe un fossé inacceptable entre les promesses faites par les gouvernements Trudeau et Horgan, et la déplorable réalité de leurs actions brimant les droits des Premières Nations qui dépendent de la Peace River. Le comité de l’ONU fournit aux gouvernements fédéral et provincial l’occasion de rectifier le tir suite à leur désastreux soutien au barrage du site C. Ils devraient sauter sur l’occasion.