Élections fédérales : Amnistie internationale souhaite que le nouveau gouvernement accorde l’importance qu’il se doit aux enjeux de droits humains
Au lendemain des élections fédérales canadiennes, du 21 octobre 2019, Amnistie Internationale souhaite rappeler au premier ministre Justin Trudeau l’importance de s’engager pour le respect des droits humains ici, au Canada, tout comme dans le reste du monde.
« Le nouveau gouvernement a la possibilité de peser davantage en matière de défense des droits humains au Canada et dans le monde. Nous sommes heureux de l’avoir entendu déclarer sa volonté de faire de la réconciliation avec les peuples autochtones une priorité. La communauté autochtone de Grassy Narrows, ravagée par un empoisonnement au mercure ou la communauté de Kanesata:ke que j’ai rencontrée il y a quelques jours, qui tente d’attirer l’attention sur le différend foncier qui l’oppose aux gouvernements canadien et québécois depuis plus de 300 ans, sont autant d’exemples qui démontrent la nécessité d’agir et de mettre en oeuvre la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones », souligne France-Isabelle Langlois, directrice générale d’Amnistie internationale Canada francophone.
Amnistie internationale invite le prochain gouvernement, à mettre en œuvre les recommandations tirées de son Programme de défense des droits humains 2019 à l’intention du Canada, qu’il s’agisse d’enjeux environnementaux et des impacts sur les droits humains, de la protection des droits des personnes migrantes, des violences faites aux femmes, notamment des femmes autochtones, ou encore de toutes formes de discrimination et de racismes à l’égard de certains groupes de la population canadienne.
En outre, le Canada doit continuer de jouer un rôle de leader positif sur la scène internationale. Il doit faire pression sur ses partenaires, notamment commerciaux, afin qu’ils respectent les droits humains de l’ensemble de leur population et libèrent les prisonniers d’opinion. Cela doit notamment être le cas avec l’Arabie saoudite où sont détenus arbitrairement une trentaine de défenseurs des droits humains, femmes et hommes, parfois de jeunes enfants, en raison de leurs opinions et de leurs critiques à l’égard du royaume. C’est le cas notamment de Raïf Badawi dont la famille réside maintenant à Sherbrooke, au Québec, et de la soeur de ce dernier. Le Canada doit cesser la vente d’armes à l’Arabie saoudite et se conformer au Traité sur le commerce des armes (TCA) auquel il vient d’adhérer volontairement.
« Dans notre monde de plus en plus soumis aux divisions et aux injustices, et où les inégalités se creusent, le gouvernement du Canada doit faire preuve de davantage de détermination et mettre de l’avant des mesures concrètes et audacieuses en faveur des droits humains, tant au Canada que sur la scène internationale », a déclaré France-Isabelle Langlois.