L’accès sûr à l’avortement n’est pas garanti, mettant en danger la santé des femmes et des jeunes filles dans le contexte de la COVID-19
- 100 organisations réclament des mesures urgentes afin de garantir l’accès à l’avortement en toute sécurité
- La Pologne s’apprête à débattre d’une loi draconienne qui restreindrait encore l’accès à l’avortement
Les gouvernements européens doivent garantir sans attendre l’accès à l’avortement en temps voulu et en toute sécurité pour les femmes et les jeunes filles en Europe durant la pandémie de COVID-19, ont déclaré 100 organisations non gouvernementales le 8 avril 2020.
De nombreuses femmes et jeunes filles en Europe luttent pour avoir accès en toute sécurité à des soins liés à l’avortement durant la pandémie, car les obstacles engendrés par des lois sur l’avortement très restrictives et des formalités administratives onéreuses rendent l’accès sûr à ces soins de santé essentiels extrêmement difficile. Cet appel est lancé alors que le Parlement en Pologne s’apprête à débattre d’un texte de loi draconien qui rendrait encore plus stricte l’une des lois sur l’avortement les plus restrictives de la région.
« Les gouvernements européens doivent prendre de toute urgence des mesures afin de garantir l’accès en temps voulu et en toute sécurité à des soins d’avortement durant la pandémie de COVID-19, a déclaré Leah Hoctor, directrice régionale pour l’Europe du Centre pour les droits reproductifs.
« Ils doivent agir rapidement afin de supprimer toutes les formalités non nécessaires d’un point de vue médical qui entravent l’accès à l’avortement et autoriser les femmes à réaliser un avortement médicamenteux en début de grossesse depuis chez elles. »
Les gouvernements doivent reconnaître l’avortement comme un soin de santé essentiel et prendre des mesures afin de garantir que les femmes et les jeunes filles puissent en bénéficier en toute sécurité.
La plupart des gouvernements de la région n’ont pas mis en œuvre de mesures visant à garantir l’accès en temps voulu et en toute sécurité aux services, produits et informations relatifs à la santé en matière de sexualité et de procréation durant la pandémie de COVID-19, y compris concernant les avortements médicamenteux à domicile. De nombreux hôpitaux et cliniques ont réduit au strict minimum les services de santé reproductive ou les ont fermés en raison notamment de la pénurie de soignants et des réaffectations de personnel. Dans de nombreux endroits, il est extrêmement difficile de bénéficier de services cliniques habituels.
Les restrictions imposées aux services de santé en matière de procréation affectent de manière disproportionnée les femmes vivant dans la pauvreté ou souffrant de handicaps, les femmes roms, les migrantes sans papiers, les adolescentes, les personnes transgenres ou qui ne se conforment pas à la norme de leur genre, et les femmes qui risquent d’être ou ont été victimes de violences familiales et sexuelles.
Les inquiétudes sont vives dans les six États européens où l’avortement demeure illégal ou fortement restreint et dans les pays où, en raison de divers obstacles tels que les procédures administratives ou les refus de soins de la part des médecins du fait de leurs croyances personnelles, les femmes sont souvent contraintes de se rendre à l’étranger pour avoir accès à des services d’avortement ou d’obtenir par la poste des médicaments abortifs depuis l’étranger.
La situation actuelle de pandémie de COVID-19 aggrave encore les répercussions négatives de ces lois très restrictives et de ces difficultés, car il est parfois impossible pour les femmes de se rendre à l’étranger afin d’avorter légalement ou d’obtenir des médicaments auprès de prestataires médicaux d’autres pays qui les envoient par la poste.
« La pandémie affecte tous les aspects de nos vies, mais ne doit pas servir d’excuse pour affaiblir les droits des femmes s’agissant de prendre des décisions relevant de leurs droits en matière de santé et de procréation », a déclaré Caroline Hickson, directrice régionale du réseau européen de la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF).
Amnistie internationale
Amrita Association, Hongrie
Association des Femmes de l’Europe Méridionale
Association européenne pour la défense des droits de l’homme (AEDH)
Association for Human Rights and Civic Participation PaRiter, Croatie
Association for promotion of women's action Tiiiit!Inc., Macédoine du Nord
Association Mnémosyne, France
Association of Women of Southern Europe (AFEM)
Associazione italiana donne per lo sviluppo, Italie
Associazione Luca Coscioni, Italie
ASTRA Network
Family Planning Association - Autriche
Bibija Roma Women Center, Serbie
British Pregnancy Advisory Service
Bureau Clara Wichmann, Foundation for strategic litigation for gender equality, Pays-Bas
C.G.I.L. Confederazione Italiana del Lavoro, Italie
Center for Curricular Development and Gender Studies: FILIA, Roumanie
Centre pour les droits reproductifs
CESI - Center for Education, Counselling and Research, Croatie
Citizen, democracy and Accountability, Slovaquie
Clio. Femmes, Genre, Histoire, France
Coalition to Repeal the 8th Amendment, Irlande
Concord Research Center for Integration of International Law in Israel
Family Planning Association - Chypre
Family Planning Association - Danemark
Deutsche Stiftung Weltbevölkerung (DSW)
Doctors for Choice - Irlande
Doctors for Choice - Malte
Doctors for Choice - Royaume-Uni
Encore féministes
Equipop
European Humanist Federation
European Parliamentary Forum for Sexual & Reproductive Rights
Centre européen des droits des Roms
European Society of Contraception and Reproductive Health (ESC)
European Women Lawyers Association
Family Planning Association - Moldavie
Federación Planificación Estatal, Espagne
Fédération des Centres Pluralistes de Planning Familial, Belgique
Fédération pour les femmes et le planning familial, Pologne
Fédération laïque des centres de planning familial – FLCPF, Belgique
Femmes solidaires, France
Forum femmes méditerranée
Freedom of Choice / Možnosť voľby, Slovaquie
Fundación para la Convivencia Aspacia, Espagne
Garance, Belgique
German Women Lawyers’ Association, Allemagne
Helia Association, Espagne
HERA – Health education and research association, Macédoine du Nord
Human Rights Watch
Humanists - Royaume-Uni
Commission internationale de juristes
International Federation for Professionals in Abortion and Contraception (FIAPAC)
Fédération internationale pour la planification familiale - Réseau européen
IPAS
Association irlandaise du planning familial (IFPA)
Kosovar Gender Studies Center
L.A.I.G.A, Italie
L’Associació de Drets Sexuals i Reproductius, Espagne
La Ligue des droits de l'Homme, France
Latvian Association for Family Planning and Sexual Health
Le Planning Familial, France
London-Irish Abortion Rights Campaign
Médecins du monde - France
Nane, Hongrie
National platform for reproductive justice, Croatie
National Women's Council of Ireland
Patent Association, Hongrie
Planning Familial Luxembourg
Platform for International Cooperation on Undocumented Migrants (PICUM)
pro familia Bundesverband, Allemagne
Rape Crisis Network Ireland
Regards de Femmes, France
Rutgers, Pays-Bas
Santé Sexuelle Suisse
Sarajevo Open Centre, Bosnie-Herzégovine
Sensoa, Belgique
Serbian Association for Sexual and Reproductive Health and Rights
Sex og Politikk, Norvège
Society Without Violence, Arménie
SOS Rijeka – Center for Nonviolence and Human Rights, Croatie
Swedish Association for Sexuality Education
Tajik Family Planning Association
Union des Familles Laïques – UFAL, France
Union Women Center, Géorgie
Väestöliitto - The Family Federation of Finland
Vita di donna, Italie
Voice for Choice - L-għażla tagħha, Malte
Wales Assembly of Women
WAVE Network - Women Against Violence Europe
Women Center "Light Steps", Albanie
Women on Waves, Pays-Bas
Women on Web, Pays-Bas
Women’s Rights Foundation, Malte
Women's circles, Slovaquie
Women's Resource Center, Arménie
YouAct - European Youth Network on Sexual and Reproductive Rights
Young Feminist Europe
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