Il faut ouvrir une enquête sur les allégations de mauvais traitements subis par un journaliste en détention
Les autorités tchadiennes doivent ouvrir une enquête sur les allégations de mauvais traitements formulées par un journaliste en prison, a déclaré Amnistie internationale jeudi 9 janvier.
Un tribunal de Mongo, une ville du nord-est du pays a reconnu coupable hier pour des faits de diffamation, outrage à magistrat et consommation de stupéfiants, le journaliste Ali Hamata Achène de la radio communautaire DJA FM et l’a condamné à six mois de prison ferme et une amende de 100.000 FCFA pour un post publié sur Facebook. Achène a formulé des allégations de mauvais traitements depuis son arrestation le 26 décembre 2019.
« L’arrestation et la condamnation de ce journaliste semblent avoir été uniquement motivé par le désir de le punir pour avoir exprimé son opinion. Ce verdict de culpabilité va certainement aggraver la peur des citoyens de faire usage de leur droit à la liberté d’expression, » a déclaré Tity Agbahey, chargée de campagnes sur l’Afrique centrale à Amnistie internationale.
« Le verdict est rendu alors même que Ali Hamata Achène a formulé des allégations de mauvais traitements depuis son arrestation. Les autorités doivent ouvrir une enquête sur ces allégations. »
Ali Hamata Achène a été isolé depuis son arrestation et les membres de sa famille n’ont pu avoir qu’un accès restreint à lui.
Amnistie internationale a reçu des informations confirmant que les faits de consommation de stupéfiants ont été rajoutés dans un nouveau procès-verbal d’audition en fin d’instruction et présenté pour la première fois à l’accusé durant le procès, en violation de la procédure légale. L’organisation considère que ces irrégularités de procédure sèment de sérieux doutes quant au caractère équitable du procès à l’encontre de Ali Hamata Achène.
Le 24 décembre dernier, il a publié sur sa page Facebook, un post sur la lenteur du traitement des dossiers judiciaires à la cour de justice de Mongo, les longues détentions provisoires tout en émettant une opinion personnelle sur une « justice de la honte ». Ces dernières années, les autorités tchadiennes ont utilisé des lois répressives pour museler les défenseurs des droits humains et dissidents. Les journalistes ont aussi payé cher le simple fait d’exercer leurs activités.
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