• 10 jan 2020
  • Indonésie
  • Communiqué de presse

Les violations des droits humains commises lors des manifestations étudiantes doivent donner lieu à des enquêtes

En réaction aux dernières informations publiées jeudi 9 janvier par la Commission nationale des droits humains au sujet des manifestations qui se sont déroulées du 24 au 30 septembre 2019, le directeur d’Amnistie internationale Indonésie, Usman Hamid, a déclaré : 

« Il faut que justice soit faite pour toutes les personnes tuées ou blessées lors des manifestations de septembre dernier, au moyen d’enquêtes indépendantes et impartiales sur ces décès et, le cas échéant, de procès des responsables présumés dans le respect des normes internationales d’équité. Six policiers impliqués dans la mort de deux étudiants au cours de la manifestation à Kendari, dans la province de Sulawesi-Sud-Est, n’ont écopé que des plus légères sanctions administratives possibles pour ces faits.

« Bien qu’un policier semble avoir été désigné comme suspect dans le décès de l’un des étudiants, Himawan Randi, l’enquête n’a pas été transparente et la procédure a été terriblement longue. D’autres responsables présumés doivent être identifiés et déférés devant les tribunaux. Les promesses de justice et de respect de l’obligation de rendre des comptes faites par les autorités sont très loin d’être tenues, le processus ayant été jusqu’ici un échec lamentable. 

« Si les conclusions de la commission n’accélèrent pas le processus d’obligation de rendre des comptes, la capacité pour les Indonésiens d’exercer leur droit à la liberté de réunion pacifique sera mise à mal. De plus, une telle inaction aggraverait le climat d’impunité déjà toxique dans le pays. »

Complément d’information

Entre le 24 et le 30 septembre 2019, des manifestations menées par des syndicats étudiants ont eu lieu à travers l’Indonésie à l’approche de la fin de la dernière session parlementaire pour la période 2014-2019. Les manifestants demandaient que l’obligation de rendre des comptes soit respectée pour les violations des droits humains commises par le passé, que la violence cesse en Papouasie, que les autorités mettent fin aux dégradations de l’environnement provoquées par les feux de forêt et que le Parlement national retire plusieurs projets de loi répressifs en cours d’examen.

Jeudi 9 janvier, la Commission nationale des droits humains (KOMNAS) a rendu public son dernier rapport indiquant que cinq étudiants ont été tués et deux blessés lors des manifestations du 24 au 30 septembre 2019. 

La commission a en outre estimé que cinq droits fondamentaux avaient été bafoués pendant les manifestations : le droit à la vie, les droits de l’enfant, le droit à la santé, le droit à la justice et le droit à la sécurité personnelle.

Elle fait également état de violations des procédures légales par la police indonésienne, notamment d’une limitation des ressources juridiques pour les personnes arrêtées et d’une lenteur de la réponse médicale pour les victimes.

 

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