• 17 fév 2020
  • Chine
  • Communiqué de presse

L’arrestation d’un militant illustre l’offensive soutenue contre la liberté d’expression

En réaction à l’arrestation de l’éminent juriste et militant chinois Xu Zhiyong, pris pour cible depuis qu’il a assisté à une réunion d’avocats et de militants des droits humains et qui a récemment critiqué le président Xi Jinping au sujet de la crise du coronavirus, Patrick Poon, chercheur sur la Chine à Amnesty International, a déclaré :

« L’arrestation de Xu Zhiyong montre que la lutte du gouvernement chinois contre le coronavirus ne le détourne en aucune façon de sa campagne globale visant à étouffer toutes les voix discordantes et de son attaque impitoyable contre la liberté d’expression.

« Xu Zhiyong est dans le collimateur des autorités depuis qu’il a assisté à une réunion de militants des droits humains à Xiamen en décembre et critiqué la gestion de la crise du coronavirus par le président Xi Jinping.

« Il rejoint les personnes qui font l’objet d’investigations pour avoir assisté à la réunion à Xiamen et qui se trouvent aujourd’hui en détention, exposées au risque de torture et d’autres mauvais traitements.

« Xu Zhiyong et ses codétenus n’ont commis aucun crime. Ils sont ciblés uniquement en raison de leur militantisme pacifique et doivent être libérés immédiatement et sans condition. »

 

Complément d’information

Xu Zhiyong est un éminent juriste et militant chinois, connu pour son travail en faveur des groupes défavorisés et pour sa promotion d’un « Mouvement des nouveaux citoyens », qu’il a lancé en 2012. Il a déjà été incarcéré en raison de ses activités militantes pacifiques et a passé quatre ans en prison pour des accusations forgées de toutes pièces de trouble à l’ordre public. Il avait été libéré en 2017.

Ses amis affirment qu’il était entré dans la clandestinité depuis décembre 2019, lorsque les autorités ont interrompu une réunion d’avocats et de militants des droits humains à laquelle il assistait à Xiamen, ville du sud-est du pays. Plus de 10 personnes présentes à cette réunion ont depuis été convoquées ou arrêtées.

Début février, Xu Zhiyong avait réclamé la démission du président Xi Jinping, critiquant sa gestion de la crise du coronavirus et des manifestations prodémocratie à Hong Kong. Son arrestation semble toutefois être liée à sa présence à la réunion de Xiamen.

Il a été arrêté le 15 février au soir alors qu’il se trouvait au domicile d’un autre militant, Yang Bin, qui avait lui aussi dénoncé la censure de la Chine sur le débat concernant le virus.

Parmi les personnes déjà arrêtées pour avoir assisté à la réunion à Xiamen figurent les avocats Dai Zhenya, Ding Jiaxi et Zhang Zhongshun, qui ont été placés « en résidence surveillée dans un lieu désigné », une forme de détention au secret qui les expose au risque de torture et d’autres mauvais traitements. Durant leur détention, ils ne sont pas autorisés à consulter un avocat, ni à communiquer avec leurs familles.

 

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