Le leader d’un syndicat de médecins se voit interdire de se rendre à l’étranger pour recevoir des soins, ce qui met sa santé en péril
En réaction au refus des autorités de permettre au docteur Peter Magombeyi de se rendre à l’étranger pour bénéficier de soins médicaux à la suite de son enlèvement et de la détérioration de son état de santé, Muleya Mwananyanda, directrice régionale adjointe pour l’Afrique australe à Amnistie internationale, a déclaré :
« Refuser à Peter Magombeyi la possibilité de se rendre à l’étranger pour bénéficier de soins médicaux en dehors du Zimbabwe est une privation cruelle qui met sa santé en danger.
« Qu’un citoyen puisse être traité de la sorte par l’État est incroyable et s’ajoute au fait qu’il a déjà été enlevé et a subi une terrible épreuve. Ces mauvais traitements aux mains des autorités mettent maintenant sa santé en péril.
« Peter Magombeyi a besoin de soins médicaux de toute urgence. Plus il reste au Zimbabwe, plus sa santé se dégrade. Les autorités zimbabwéennes doivent l’autoriser sans délai à se rendre là où il le souhaite pour se faire soigner. »
Complément d’information
Peter Magombeyi est président par intérim de l’Association des médecins hospitaliers du Zimbabwe (ZHDA). Il a été enlevé à son domicile dans la nuit du 14 septembre par trois hommes armés soupçonnés d’être des agents de l’État et a été libéré cinq jours plus tard. Il a joué un rôle essentiel dans la lutte en faveur des droits humains et l’amélioration des conditions de travail des médecins zimbabwéens, et a notamment mené les récentes négociations sur la hausse des salaires qui ont échoué, débouchant sur une grève imminente.
La police antiémeute a été déployée à Harare le 24 septembre afin d’empêcher Peter Magombeyi de quitter le pays, en violation d’une ordonnance de la Haute Cour qui l’autorisait à solliciter une assistance médicale à l’étranger. La police l’a empêché de quitter l’hôpital, et l’empêche de se rendre à l’étranger alors que sa santé s’est dégradée à la suite de son enlèvement.