• 24 juin 2019
  • Türkiye
  • Communiqué de presse

Le procès du parc Gezi ne repose sur aucune preuve d’actes illégaux et doit être abandonné

À l’approche du début, lundi 24 juin, du procès dans le cadre duquel Osman Kavala, figure majeure de la société civile turque, Yiğit Aksakoğlu et 14 autres personnes sont jugés pour avoir « tenté de renverser le gouvernement » en « organisant et en finançant » les manifestations pacifiques du parc Gezi en 2013, Andrew Gardner, chercheur sur la Turquie pour Amnistie internationale, a déclaré :

« Aujourd’hui, cela fait 600 jours qu’Osman Kavala – qui n’aurait jamais dû passer la moindre journée en prison – est derrière les barreaux en détention provisoire. Ce procès en dit long sur le système judiciaire entaché de graves irrégularités qui a permis cette chasse aux sorcières politique.

« L’acte d’inculpation de 657 pages concernant Osman Kavala, Yiğit Aksakoğlu et 14 autres personnes ne contient pas le moindre élément prouvant leur participation à des actes illégaux, et encore moins à un complot visant à renverser le gouvernement. Il s’efforce avec absurdité de décrire des activités banales de la société civile comme des actions pénalement répréhensibles.

« Ce procès n’est rien de plus qu’une grossière tentative pour faire taire d’éminentes figures de la société civile turque. Osman Kavala et Yiğit Aksakoğlu doivent être libérés immédiatement et les poursuites absurdes engagées contre ces 16 personnes doivent être abandonnées. »

Complément d’information

Osman Kavala et Yiğit Aksakoğlu sont maintenus en détention provisoire dans la prison de haute sécurité de Silivri, près d’Istanbul, depuis le 1er novembre 2017 et le 17 novembre 2018 respectivement.

Le 19 février 2019, le ministère public a fini par présenter un acte d’inculpation concernant Osman Kavala, Yiğit Aksakoğlu et 14 autres personnes, les accusant d’avoir « tenté de renverser l’ordre constitutionnel » et « tenté de renverser le gouvernement de la République turque ou de l’empêcher d’exercer ses fonctions ».

La 30e chambre de la cour d’assises spéciale d’Istanbul a accepté cet acte d’inculpation le 4 mars 2019. La première audience du procès doit se dérouler les 24 et 25 juin 2019 à la prison de Silivri, où des représentants d’Amnistie internationale seront présents.

Un groupe bien plus nombreux de personnalités de la société civile continue de faire l’objet d’enquêtes dans la même affaire.