Le parquet requiert des peines allant jusqu’à 15 ans de prison pour six défenseur·e·s des droits humains, dont le président d’honneur et ancien directeur d’Amnistie, contre toute logique
En réaction à la demande par le procureur général de condamner le président d’honneur d’Amnistie Turquie, Taner Kılıç, l’ancienne directrice İdil Eser et quatre autres défenseur·e·s des droits humains pour des infractions liées au terrorisme, Marie Struthers, directrice du programme Europe à Amnistie internationale, a déclaré :
« En requérant des peines vindicatives de prison allant jusqu’à 15 ans d’emprisonnement, le procureur général ignore les preuves et défie toute logique.
« Les allégations de terrorisme portées contre Taner Kılıç, İdil Eser et les quatre autres personnes ont été réfutées à maintes reprises au cours des neuf audiences précédentes et il est clair aujourd’hui, comme depuis le début de cette affaire, que les 10 d’Istanbul et Taner Kılıç ne sont traduits en justice qu’en raison de leur travail en faveur des droits humains. Ils doivent être acquittés. »
S’ils sont déclarés coupables, ils encourent jusqu'à 15 ans de prison. La prochaine et probablement dernière audience devrait se tenir le 19 février 2020.
Complément d’information
Le procureur général a requis la condamnation de Taner Kılıç pour l’accusation d’« appartenance à une organisation terroriste » et d’İdil Eser, Günal Kurşun, Nejat Taştan et Veli Acu pour « aide à une organisation terroriste sans en être membre ». Le procureur général a requis l’acquittement d’Ali Gharavi, İlknur Üstün, Nalan Erkem, Peter Steudtner et Şeyhmus Özbekli.
Parmi les défenseurs des droits humains qui comparaissent devant la cour, ceux qui sont avocats – Taner Kılıç, Nalan Erkem et Şeyhmus Özbekli – pourraient également perdre leur autorisation d’exercer le droit, s’ils sont condamnés pour une infraction liée au terrorisme.