La décision ordonnant la dissolution d’un parti politique témoigne d’un environnement restrictif pour les droits humains
En réaction aux informations selon lesquelles la Cour constitutionnelle a statué en faveur de la demande de dissolution du parti Thai Raksa Chart, Katherine Gerson, chargée de campagne sur la Thaïlande à Amnistie internationale, a déclaré :
« Cette décision illustre la manière dont les autorités thaïlandaises se servent des pouvoirs judiciaires pour restreindre le droit à la liberté d’expression et d’association pacifique de l’opposition politique. Cette mesure extrême soulève de vives inquiétudes quant aux droits à la liberté d’association et d’expression durant la période préélectorale.
« Nous demandons à la junte militaire et à tous les candidats de s’engager à protéger ces droits fondamentaux pendant les élections et invitons le prochain gouvernement à entreprendre des réformes de fond pour endiguer le déclin des protections en matière de droits humains.
« Au cours de la dernière décennie d’instabilité politique en Thaïlande, les graves violations des droits humains se sont multipliées, et ce plus particulièrement durant les quatre dernières années de régime militaire. Les restrictions juridiques générales et vagues, notamment l’interdiction de se réunir à cinq personnes ou plus pour des motifs " politiques ", favorisent la vaste offensive visant les opposants et la société civile. »
Complément d’information
La Cour constitutionnelle a statué le 7 mars que le parti Thai Raksa Chart devait être dissous. Elle a estimé que la candidature de Thun Kramom Ying Ubolratana Rajakanya sous l’étiquette de ce parti était « hostile à la monarchie constitutionnelle » et bafouait la loi relative aux partis politiques de 2017. La cour a ajouté que les cadres du parti devaient être interdits de candidature à des élections pendant 10 ans.
À l’approche des élections prévues le 24 mars, Amnistie internationale propose un Programme pour les droits humains, qui met en avant neuf questions clés en matière de droits humains auxquelles les candidats parlementaires et les élus au sein du nouveau gouvernement doivent accorder la priorité. Il s’agit notamment du droit de ne pas être soumis à la torture ni aux disparitions forcées, des droits à la liberté d’expression, de réunion et d’association, et du droit à la vie privée dans le cadre de l’élaboration de mesures liées à la cybersécurité.