• 15 mai 2019
  • Sri Lanka
  • Communiqué de presse

Les autorités doivent protéger les musulmans des violences

Réagissant à l’homicide d’au moins une personne et à la flambée d’attaques contre des commerces et des maisons appartenant à des musulmans, ainsi que des mosquées dans plusieurs régions du Sri Lanka, la chercheuse d’Amnistie internationale Thyagi Ruwanpathirana, spécialiste de l’Asie du Sud, a déclaré :

« Les autorités du Sri Lanka doivent protéger la minorité musulmane du pays, qui est prise pour cible par des foules dans le cadre de terribles attaques contre leur domicile, des mosquées ou leurs commerces, au lendemain du massacre du dimanche de Pâques. Les autorités doivent prendre des mesures en vue de promouvoir l’unité dans la diversité contre les forces de la haine, qui encouragent la peur et la violence et montent les populations les unes contre les autres.

« Les autorités doivent placer la protection des droits humains au centre de leur réponse et empêcher de nouvelles violences, notamment en amenant les responsables présumés d’attaques commises précédemment à rendre des comptes. Les poursuites doivent également respecter les normes internationales en matière d’équité des procès.

« Les informations selon lesquelles les personnes ayant participé aux violences anti-musulmans de mars 2018 pourraient être impliquées dans les récentes attaques sont alarmantes.

« Ces attaques ne sont pas sorties de nulle part. Des éléments clairs ont laissé entendre que des représailles anti-musulmans étaient en préparation et les autorités auraient pu prendre des mesures plus tôt face aux menaces signalées, ce qui aurait pu empêcher une grande partie des violences de ces derniers jours. »

Complément d’information

Le 21 avril, jour du dimanche de Pâques, plus de 250 personnes ont été tuées et des centaines ont été blessées lorsque trois églises et trois hôtels ont été la cible d’attentats à la bombe perpétrés par des membres d’un groupe armé islamiste local affilié au groupe se désignant sous le nom d’État islamique.

Malgré des mesures de sécurité renforcées dans le pays, notamment des interdictions intermittentes d’utilisation des réseaux sociaux et une interdiction discriminatoire du voile intégral, des informations multiples ont fait état d’attaques anti-musulmans dans de nombreuses régions du pays.

Le 13 mai, le gouvernement a imposé un couvre-feu national à la suite d’informations faisant état d’attaques généralisées contre des commerces et des maisons appartenant à des musulmans et contre des mosquées. Amith Weerasinghe, qui a été arrêté le 14 mai en lien avec les attaques, avait été arrêté puis libéré sous caution en 2018, avec d’autres personnes, pour sa participation aux attaques anti-musulmans dans le quartier de Digana.