• 29 nov 2019
  • Soudan
  • Communiqué de presse

La décision d’abroger les lois relatives à l’ordre public est un pas en avant pour les droits des femmes

En réaction à la décision du gouvernement soudanais d’abroger les lois relatives à l’ordre public, qui réglementaient notamment la présence des femmes dans les lieux publics, Seif Magango, directeur adjoint du programme Afrique de l’Est, Corne de l’Afrique et Grands Lacs à Amnistie internationale, a déclaré :

« C’est un grand pas en avant pour les droits des femmes au Soudan. L’abrogation des lois relatives à l’ordre public était attendue depuis longtemps. De nombreuses femmes ont été arrêtées arbitrairement, battues et privées de leur droit à la liberté d’association et d’expression au titre de cette législation.

« Le gouvernement de transition doit maintenant veiller à ce que l’ensemble du régime oppressif de l’ordre public soit aboli. Cela implique d’abroger également les articles dictant la tenue vestimentaire des femmes qui figurent toujours dans le droit pénal, de démanteler la police de l’ordre public et les tribunaux dédiés, et d’abolir les peines de flagellation.

« Les autorités doivent modifier le code pénal de 1991, en particulier les articles 77 et 78 portant sur la consommation et la vente d’alcool et les articles 145 à 158 relatifs à la “moralité”, réglementant notamment les relations entre adultes consentants, la tenue vestimentaire et d’autres domaines concernant le comportement des personnes dans les espaces privés. »

Les lois relatives à l’ordre public désormais abrogées conféraient à la police de l’ordre public de vastes pouvoirs lui permettant d’arrêter toute personne, en s’en prenant surtout aux femmes qui dansaient lors de fêtes, vendaient des marchandises dans la rue ou mendiaient. 

Amnistie internationale appelle le gouvernement du Soudan à aller plus loin en ratifiant des instruments internationaux essentiels traitant des droits des femmes, parmi lesquels le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes (Protocole de Maputo) et la Convention des Nations unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes.

 

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