L’arrestation du ministre de la Sécurité du Jubaland doit ouvrir la voie à la justice pour les victimes
En réaction à l’arrestation du ministre de la Sécurité du Jubaland, en Somalie, Abdirashid Hassan Abdinur, alias Abdirashid Janan, raisonnablement soupçonné d’être pénalement responsable de crimes relevant du droit international et d’autres graves violations des droits humains, notamment d’entrave à la livraison d’assistance humanitaire, Seif Magango, directeur adjoint du bureau régional de l’Afrique de l'Est, la Corne de l’Afrique et les Grands lacs à Amnistie internationale, a déclaré :
« L’arrestation d’Abdirashid Janan est un grand pas en avant vers l’obligation de rendre des comptes pour les graves violations des droits humains commises en toute impunité depuis des années par ceux qui détiennent le pouvoir en Somalie.
« Abdirashid Janan est accusé par le Groupe de contrôle de l’ONU sur la Somalie et l’Érythrée de crimes terribles, notamment d’homicides, de torture, de détention illégale et de restitutions illégales entre 2014 et 2015. Il doit être traduit sans délai devant un tribunal civil afin d’être jugé conformément aux normes internationales d’équité.
« Les investigations concernant Abdirashid Janan et son procès doivent marquer l’entrée dans une ère de justice pour les victimes de violations des droits humains et leurs familles en Somalie. »
Complément d’information
Le Groupe de contrôle sur la Somalie et l’Érythrée (SEMG) a accusé Abdirashid Hassan Abdinur de graves violations des droits humains dans ses rapports de 2016 et 2017, et d’« actes constituant une entrave à la livraison d’assistance humanitaire » entre 2014 et 2017.
Abdirashid Hassan Abdinur a été arrêté à l’aéroport de Mogadiscio samedi 31 août. Le 1er septembre, la cheffe adjointe de la police de la République fédérale de Somalie, Zakia Hussen, a confirmé l’arrestation du ministre, accusé de « crimes graves ». La police poursuit son enquête dans cette affaire.