Oleg Sentsov remercie les militants d’Amnistie internationale pour leurs lettres de soutien
Le réalisateur Oleg Sentsov, qui a été libéré le 7 septembre dans le cadre d’un échange de prisonniers entre l’Ukraine et la Russie, a remercié les militants d’Amnistie internationale qui lui ont écrit des lettres de soutien durant son séjour au centre de détention provisoire et à la colonie pénitentiaire. Il avait été arrêté en 2014 et sa libération a été obtenue grâce aux nombreux efforts d’Amnistie internationale et d’autres organisations de défense des droits humains. Il a tenu une conférence de presse avec Alexander Koltchenko à Kiev mardi 10 septembre.
« J’ai bien sûr reçu de nombreux messages de solidarité d’Amnistie internationale. Merci beaucoup », a déclaré Oleg Sentsov. Selon lui, les militants d’Amnistie internationale ont fortement contribué à la campagne internationale en faveur de sa libération.
« Pour tout détenu, qu’il soit ou non un prisonnier politique, qu’il soit ukrainien ou kazakh, quelles que soient les circonstances, il est tellement important de recevoir des lettres en prison. C’est la chose la plus importante. Même quand vous n’avez pas mangé de la journée, quand vous n’avez reçu aucun colis ou quand on vous a fait quelque chose, vous attendez toujours des lettres avec espoir. Alors, s’il vous plaît, écrivez, écrivez, écrivez ! Écrivez ce qui vous passe par la tête ! C’est un vrai soutien », a-t-il souligné.
D’après Oleg Sentsov, de nombreuses personnes lui ont écrit et il a fait son possible pour toutes leur répondre.
« J’ai rapporté deux sacs. Le second contenait 22 kg de papier, principalement des lettres. Je n’en ai pas jeté une seule. Je les ai toutes remportées et gardées car j’y tiens beaucoup. Il y a des carnets, un gros paquet de 15, qui sont tous remplis entièrement. »
Il nous rappelle que la réglementation du Service pénitentiaire fédéral de la Russie n’autorise que les lettres écrites en russe, même s’il a reçu quelques lettres en ukrainien. Les courriers rédigés dans d’autres langues sont d’abord ramassés par un censeur et seulement après remis aux détenus.
Actuellement, les membres d’Amnistie internationale écrivent également des lettres de soutien à la famille du prisonnier d’opinion criméen Emir-Usein Kuku.
Par ailleurs, nous menons une campagne de solidarité pour Vladislava Chevtchenko, fille de la prisonnière d’opinion Anastasia Chevtchenko, qui a été assignée à domicile. Nous menons une autre campagne de solidarité pour les prisonniers d’opinion Ian Sidorov et Vladislav Mordassov, qui attendent leur jugement dans une affaire fabriquée de toutes pièces où ils sont accusés d’avoir organisé des « troubles massifs ».