Incarcération du défenseur tchétchène des droits humains Oyoub Titiev : une injustice flagrante
Après la décision rendue le 18 mars 2019 par le tribunal municipal de Shali, en Tchétchénie, condamnant le défenseur des droits humains et prisonnier d’opinion Oyoub Titiev à quatre ans de détention dans une colonie pénitentiaire, Marie Struthers, directrice pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale à Amnesty International, a déclaré :
« La condamnation à quatre ans d’emprisonnement infligée à Oyoub Titiev est une insulte aux droits humains, à la raison et à la justice. En le déclarant coupable, malgré toutes les preuves du contraire, le tribunal montre à quel point le système judiciaire russe est défaillant. Ce tribunal n’est finalement rien de plus qu’un outil aux mains des autorités régionales pour réduire au silence l’un des derniers défenseurs des droits humains travaillant en Tchétchénie.
« À l’ouverture de cette parodie de procès, la communauté des droits humains a demandé aux autorités russes de transférer le dossier en dehors de la Tchétchénie, soulignant que le tribunal allait subir les pressions des autorités régionales et ne pourrait pas prononcer un jugement équitable ni parvenir à une décision indépendante. En s’abstenant de consentir à cette demande, les autorités fédérales russes se sont rendues complices d’une injustice flagrante et d’une violation des droits fondamentaux d’Oyoub Titiev.
« Nous engageons les autorités russes à le libérer immédiatement et sans condition car il s’agit d’un prisonnier d’opinion, incarcéré uniquement en raison de son travail en faveur des droits humains en Tchétchénie. »
Complément d’information
Le 18 mars, le tribunal municipal de Shali a condamné Oyoub Titiev, responsable du bureau en Tchétchénie de l’ONG russe de défense des droits humains Memorial, à quatre années de détention dans une colonie pénitentiaire. Il a été reconnu coupable de « possession de stupéfiants » (article 228-2 du Code pénal russe). Avant ce jugement, il a déjà passé un an et deux mois derrière les barreaux en détention provisoire.