Le réalisateur Oleg Sentsov et d’autres détenus libérés dans le cadre d’un échange de prisonniers
En réaction aux informations selon lesquelles le réalisateur ukrainien Oleg Sentsov et des dizaines de détenus ont été libérés dans le cadre d’un échange de prisonniers entre la Russie et l’Ukraine, Marie Struthers, directrice du programme Europe de l’Est et Asie centrale à Amnistie internationale, a déclaré :
« Oleg Sentsov et de nombreux prisonniers incarcérés après l’occupation et l’annexion illégale de la Crimée par la Russie ont été victimes de poursuites à caractère politique et n’auraient en fait jamais dû être emprisonnés. Si c’est un soulagement de les savoir libres, c’est une farce de les voir servir de monnaie d’échange humaine dans le cadre d’accords politiques.
« Le confit dans l’est de l’Ukraine a ouvert un chapitre tragique pour les droits humains dans le pays et au-delà. Après son arrestation, son transfert illégal vers la Russie et son procès entaché de graves irrégularités devant un tribunal militaire, Oleg Sentsov a passé plus de six ans derrière les barreaux.
« Les autorités russes ont refusé avec dérision de reconnaître sa nationalité ukrainienne et l’ont transféré à 3 000 kilomètres de sa famille et de sa Crimée natale vers la glaciale colonie pénitentiaire de Labytnangui, dans le Grand Nord russe.
« Nul ne devrait être poursuivi ni incarcéré pour des motifs purement politiques. Nous exigeons que justice soit rendue à tous les prisonniers encore soumis à ces procès motivés par des considérations politiques ; ceux qui ont été enfermés uniquement pour avoir exercé leurs droits fondamentaux doivent être libérés immédiatement et sans condition. »
Complément d’information
Le 7 septembre, la Russie et l’Ukraine ont finalisé l’échange de 66 prisonniers détenus dans les deux pays. Il s’agit entre autres de 24 marins ukrainiens capturés au large des côtes de la Crimée en 2018 et du réalisateur ukrainien Oleg Sentsov. En 2015, celui-ci avait été condamné à 20 ans de prison après avoir été reconnu coupable de « terrorisme » à l’issue d’un procès inique, après qu’il eut exprimé son opposition à l’occupation de la péninsule de Crimée par la Russie.