Le gouvernement du Pakistan doit abroger les lois relatives au blasphème
En réaction aux informations selon lesquelles Asia Bibi, une Pakistanaise chrétienne libérée du couloir de la mort en 2018, a quitté le Pakistan et est arrivée au Canada, Omar Waraich, directeur adjoint pour l’Asie du Sud à Amnistie internationale, a déclaré :
« Si ces informations sont vraies, c’est un grand soulagement qu’Asia Bibi et sa famille soient en sécurité. Elle n’aurait jamais dû être incarcérée en premier lieu, et encore moins encourir la peine de mort. Qu’elle ait eu ensuite à subir des menaces de mort répétées, même après son acquittement, n’a fait qu’ajouter à l’injustice. Cette affaire illustre les dangers inhérents aux lois pakistanaises relatives au blasphème et l’urgence qu’il y a à les abroger. »
Complément d’information
Asia Bibi est une ouvrière agricole chrétienne, condamnée à mort pour blasphème en 2010. Après huit années de calvaire, la Cour suprême du Pakistan l’a acquittée de toutes les charges retenues contre elle et a ordonné sa libération en octobre 2018. Puis, le gouvernement du Pakistan a insisté auprès de la Cour suprême pour qu’elle examine une « requête en révision » sur cette affaire. Le 29 janvier 2019, la Cour suprême a rejeté cette requête et confirmé son acquittement. Asia Bibi a reçu des menaces de mort répétées de la part d’extrémistes religieux au Pakistan, au lendemain des décisions de la Cour suprême.
La loi pakistanaise relative au blasphème est rédigée en termes vagues, a une portée trop générale et est coercitive. Elle est utilisée de manière disproportionnée pour réprimer les minorités religieuses, y compris dans de fausses affaires montées pour assouvir des vendettas personnelles.