Il faut que les chefs d’État s’attaquent aux violations des droits humains
Il faut que les chefs d’État arabes mettent fin à la répression généralisée qui est devenue caractéristique des gouvernements de la région, a déclaré Amnistie internationale le 29 mars 2019, à l’approche du sommet de la Ligue arabe qui se tiendra en Tunisie le 31.
Les États de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord ne sont pas amenés à rendre de comptes au niveau international, ce qui leur laisse le champ libre pour emprisonner des détracteurs pacifiques, restreindre les activités de la société civile ou avoir recours aux arrestations arbitraires, à la détention et à une force excessive contre des manifestant·e·s qui revendiquent leurs droits.
« Dans l’ensemble de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, des milliers de détracteurs pacifiques sont victimes d’incessantes violations des droits humains de la part des autorités, a déclaré Heba Morayef, directrice du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord à Amnistie internationale.
« Le fait que le sommet se tienne en Tunisie doit nous rappeler que la population de tout le monde arabe s’est soulevée en 2011 pour réclamer la justice sociale et des réformes politiques. Pourtant, cette réunion va se dérouler comme si cela n’avait jamais eu lieu.
« Amnistie internationale envoie un message clair aux chefs d’État arabes – qui n’ont guère de respect pour les droits humains –, à savoir qu’il est temps de mettre fin à la politique de tolérance zéro à l’égard des libertés d’expression, d’association et de réunion pacifique.
« En premier lieu, ils doivent s’engager à libérer tous les prisonniers et prisonnières d’opinion qui sont incarcérés uniquement pour avoir exprimé leurs opinions pacifiques et à cesser de réprimer les manifestations. »
Parce que des défenseur·e·s des droits humains et d’autres personnes courageuses sont derrière les barreaux partout au Moyen-Orient et en Afrique du Nord au simple motif qu’ils ont exprimé leur opinion, Amnistie internationale a décidé de mettre en avant cinq prisonniers et prisonnières d’opinion arabes dont il ne sera pas question au sommet. Il s’agit de Nabeel Rajab (Bahreïn), Loujain al Hathloul (Arabie saoudite), Ahmed Mansoor (Émirats arabes unis), Mohamed Mkhaïtir (Mauritanie) et Hanan Badr el Din (Égypte).
En février, Amnistie internationale a lancé son rapport intitulé Les droits humains au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Rétrospective 2018, qui indique que les autorités de toute la région persistent sans vergogne à mener des campagnes de répression impitoyables afin d’écraser la dissidence, en punissant les manifestant·e·s, la société civile et l’opposition politique, souvent avec l’assentiment tacite d’alliés puissants.
Les 22 pays de la Ligue arabe vont se réunir le 31 mars à Tunis, à l’occasion de leur 36e sommet.