La condamnation du rappeur Gnawi à une année d’emprisonnement constitue une atteinte flagrante à la liberté d'expression
Réagissant aux informations signalant qu’un tribunal marocain a, le 24 octobre, déclaré le rappeur Mohamed Mounir – connu sous le nom de Gnawi – coupable d’avoir insulté des fonctionnaires et qu’il l’a condamné à une peine d’une année d’emprisonnement assortie d’une amende de 1000 dirhams (100 USD), la directrice du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnistie internationale, Heba Morayef, a déclaré :
« Ce verdict est honteux. La condamnation du rappeur marocain Gnawi à une année d’emprisonnent uniquement parce qu’il a exercé son droit à la liberté d'expression est totalement injustifiée. Les autorités marocaines doivent annuler cette décision et ordonner qu’il soit libéré immédiatement et sans condition.
« Le fait de critiquer pacifiquement la police ou les autorités ne constitue pas un crime. Le droit international protège le droit à la liberté d'expression, même lorsque les opinions exprimées sont offensantes ou révoltantes.
« Ce verdict vise à faire clairement savoir que les autorités marocaines n’hésiteront pas à sévir contre les personnes qui expriment librement leurs opinions et que celles qui osent critiquer ouvertement les autorités seront sanctionnées. »
Gnawi a été arrêté le 1er novembre et inculpé par la suite d’« outrage » envers des fonctionnaires en raison d’une vidéo dans laquelle il insulte la police. Son arrestation a eu lieu quelques jours seulement après la sortie du clip de sa chanson « Aâcha El Chaâb » (Vive le peuple), dans laquelle il critique les autorités marocaines et fait indirectement référence de façon désobligeante au roi du Maroc.