La FIFA doit placer les droits humains au cœur des discussions sur l’élargissement de la Coupe du monde
À l’approche de la réunion du Conseil de la FIFA (Fédération internationale de football association) à Miami cette semaine, Amnistie internationale et une coalition d’ONG, de syndicats, d’associations de supporters et de joueurs appellent le président de la FIFA Gianni Infantino à confirmer que les pays envisagés comme hôtes supplémentaires de la Coupe du monde 2022 respecteront les nouvelles normes de la fédération en matière de droits humains.
Le 14 mars, les membres de la FIFA se rencontreront pour débattre d’une proposition qui vise à élargir la Coupe du monde 2022 prévue au Qatar en présentant non pas 32 mais 48 équipes, ce qui supposerait de faire jouer les matchs supplémentaires dans d’autres pays du Golfe tels que le Koweït, Oman, l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis.
Dans une lettre ouverte, les organisations rappellent au président de la FIFA que conformément à la politique de la fédération et pour qu’elle puisse honorer sa responsabilité d’entreprise en matière de respect des droits humains, elle doit s’assurer que tous les pays souhaitant accueillir un événement de la Coupe du monde commencent par fournir des garanties crédibles en matière de respect du droit international relatif aux droits humains et du droit du travail, et élaborent des plans d’action précis afin de prévenir et d’atténuer les éventuelles atteintes aux droits humains liées à ce grand tournoi.
« Le fait d’ajouter de nouveaux hôtes pour la Coupe du monde 2022 comporte clairement des risques en termes de droits humains, notamment la possible exploitation de travailleurs migrants participant à la construction et fournissant des services, ce qui pourrait quelque peu gâcher le plus grand événement sportif du monde, a déclaré Stephen Cockburn, directeur adjoint du programme Thématiques mondiales à Amnistie internationale.
« Gianni Infantino affirme qu’il veut rendre la Coupe du monde plus inclusive. Cela suppose que la FIFA jauge les co-organisateurs potentiels parmi les pays du Golfe afin de garantir que cet événement ne contribue pas ou ne soit pas lié aux violations des droits humains très répandues dans la région. »
Les ONG demandent à la FIFA de confirmer que tout pays qui se propose d’accueillir des matchs fasse l’objet d’une évaluation des risques liés aux droits humains et présente des plans d’action crédibles visant à prévenir les violations des droits du travail, les discriminations et les restrictions à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique en lien avec ce tournoi.
En novembre 2018, le président de la FIFA a déclaré aux journalistes qu’il était envisageable que les pays voisins comme l’Arabie Saoudite accueillent des matchs supplémentaires dans le cadre d’une Coupe du monde élargie. En février, le président de l’Autorité générale des sports des Émirats arabes unis a fait savoir que son pays, le Koweït et Oman souhaitaient co-organiser la Coupe, si la crise diplomatique que connaît actuellement le Golfe trouvait une issue.