• 13 déc 2019
  • Inde
  • Communiqué de presse

Recours à une force excessive contre des civils dans l’État d’Assam

Réagissant aux récents affrontements entre les forces de sécurité et des civils, ayant causé la mort de deux civils à Guwahati, dans l’État de l’Assam, lorsque la police a ouvert le feu, Avinash Kumar, directeur d’Amnistie internationale Inde, a déclaré :

« Alors que les vastes manifestations contre la modification de Loi sur la citoyenneté continuent dans de nombreux États du nord-est de l’Inde, le gouvernement indien doit immédiatement ordonner aux forces de sécurité de cesser d’avoir recours à une force excessive, notamment à une force meurtrière, contre les manifestants. Il doit veiller à ce que le droit à la vie soit protégé à tout prix. »

Le gouvernement a réagi aux manifestations dans la région par différentes mesures, dont l’imposition d’un couvre-feu, le blocage d’Internet et la détention de militants des droits humains. Bien que les autorités aient le devoir de protéger la sécurité de la population, elles sont également tenues de respecter et de protéger les droits humains. Les suspensions généralisées d’Internet pour une durée indéterminée sont contraires aux normes internationales relatives aux droits humains. Ces blocages entravent la capacité des internautes à rechercher, recevoir et diffuser des informations, ce qui est un élément essentiel du droit à la liberté d’expression.

« Ces mesures ne feront qu’aggraver l’aliénation de la population de la région et renforcer le risque de nouvelles atteintes aux droits humains. Amnesty Inde appelle le gouvernement indien à lever le blocage. L’organisation demande instamment aux gouvernements fédéral et étatique d’engager immédiatement un dialogue pacifique avec la population et d’abroger les modifications discriminatoires », a déclaré Avinash Kumar.

Complèment d'information 

L’État d’Assam a depuis quatre décennies vu un mouvement hostile aux étrangers se développer. Le 31 août 2019, l’État a terminé la mise à jour du Registre national des citoyens, duquel 1,9 million de personnes ont été exclues. Les personnes exclues peuvent faire appel aux tribunaux pour étrangers, qui détermineront leur nationalité. Les modifications de la Loi sur la citoyenneté permettent aux migrants hindous, sikhs, jaïns, parsis, bouddhistes et chrétiens originaires d’Afghanistan, du Bangladesh et du Pakistan en situation irrégulière arrivés sur le territoire indien le 31 décembre 2014 ou avant d’obtenir la nationalité indienne via la naturalisation et la régularisation.

Alors que ce projet de modification de la Loi sur la citoyenneté était débattu au Parlement indien, de vastes manifestations ont éclaté dans les États d’Assam et de Tripura. En réponse, le gouvernement indien a imposé un couvre-feu d’une durée indéterminée à Guwahati et Dibrugarh, dans l’État d’Assam, et a déployé les forces de sécurité en nombre dans les deux États. Les services Internet et de haut débit ont également été suspendus. Les manifestations continuent de s’étendre aux États voisins comme le Meghalaya.

 

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