• 9 avr 2019
  • Hong Kong
  • Communiqué de presse

Les leaders du mouvement pro-démocratie reconnus coupables : « un coup dur » pour la liberté d’expression

En réaction aux verdicts de culpabilité prononcés pour « troubles à l’ordre public » contre neuf leaders des manifestations pro-démocratie de 2014 à Hong Kong, appelé le « mouvement des parapluies », Man-kei Tam, responsable d’Amnistie internationale Hong Kong, a déclaré :

« Les jugements de culpabilité rendus ce jour sont un coup dur pour la liberté d’expression et le droit de manifester pacifiquement à Hong Kong. Le gouvernement s’est servi de chefs d’inculpation vagues dans sa volonté sans limite de persécuter les neufs leaders du mouvement des parapluies.

« Il recourt de plus en plus à des poursuites judiciaires comme moyen politique de s’en prendre aux militants pacifiques, détournant la loi pour museler tout débat sur des questions sensibles à Hong Kong comme la démocratie et l’autonomie. Nous invitons le gouvernement à mettre un terme à cette offensive contre les citoyens qui exercent en toute légitimité leur droit à la liberté d’expression. »

Complément d’information

Parmi les neuf militants déclarés coupables par le tribunal de première instance de West Kowloon figurent les cofondateurs du mouvement « Occupy Central » – Benny Tai Yiu-ting, professeur de droit, Chan Kin-man, professeur de sociologie, et Chu Yiu-ming, pasteur à la retraite.

Les six autres militants sont deux dirigeants étudiants, Tommy Cheung Sau-yin et Eason Chung Yiu-wah, deux parlementaires, Tanya Chan et Shiu Ka-chun, et deux dirigeants politiques, Raphael Wong Ho-ming et Lee Wing-tat.

Tous ont été déclarés coupables d’accusations liées à des troubles à l’ordre public, notamment de « complot en vue de commettre des troubles à l’ordre public », « incitation à commettre des troubles à l’ordre public » et « incitation à inciter à des troubles à l’ordre public ». Chacun d’entre eux encourt une peine maximale de sept ans d’emprisonnement.

Dans une synthèse publiée avant le procès en novembre 2018, Amnistie internationale a mis en relief pourquoi les poursuites engagées contre les neuf militants constituent une attaque contre la liberté d’expression et de réunion pacifique. Les procureurs présentent en effet comme éléments de preuve majeurs pour étayer leurs accusations de comportement illégal des conférences de presse, des interviews dans les médias et des réunions publiques au cours desquelles les leaders pro-démocratie ont débattu de leur campagne d’action directe non violente.