La décision de Donald Trump de quitter l’Accord de Paris sur le climat témoigne d’un mépris pour la vie de millions de personnes
En réaction aux informations selon lesquelles Donald Trump entame le processus afin de se retirer officiellement de l’Accord de Paris sur le climat, faisant des États-Unis le seul pays au monde à n’en pas faire partie, Kumi Naidoo, secrétaire général d'Amnistie internationale, a déclaré :
« Égoïstes, impitoyables et monstrueuses, les multiples tentatives visant à retirer les États-Unis de l’Accord de Paris constituent sans doute l’acte le plus destructeur de la présidence de Donald Trump.
« Le président Donald Trump peut croire que son attachement aux énergies fossiles lui fera gagner des votes, mais cela coûtera des vies. En privilégiant son ordre du jour personnel au détriment des besoins de la population mondiale, il sape intentionnellement les initiatives visant à sauver l’humanité.
« L’urgence climatique est l’une des pires menaces de notre ère pour les droits humains, ses effets étant synonymes de famine, de pauvreté et de sans-abris dans de grandes parties du globe. Placés au deuxième rang mondial s’agissant des émissions de carbone, les États-Unis ont un rôle-clé à jouer pour prévenir la catastrophe liée aux droits humains qui sera inévitable si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas considérablement réduites.
« En se désengageant de l’Accord de Paris, le président Donald Trump adresse un message clair aux centaines de millions de personnes dont l’existence est menacée par la crise climatique : il ne se soucie pas de savoir si elles vont vivre ou mourir. »
Complément d’information
Le président Donald Trump entame un processus d’un an pour sortir officiellement de l’Accord de Paris sur le climat. Il ne pourra pas finaliser ce retrait avant le lendemain de l’élection présidentielle américaine, en novembre 2020.
Le traité est l'accord sur le changement climatique le plus ambitieux, ratifié par 125 pays et entré en vigueur en novembre 2016. Aux termes de l’Accord de Paris, les États-Unis s’étaient engagés à réduire d’ici 2025 leurs émissions de 26 à 28 % en dessous des niveaux de 2005.
Sans une action vigoureuse pour l’empêcher, le changement climatique devrait causer 250 000 morts par an entre 2030 et 2050 à cause du paludisme, de la malnutrition, de la diarrhée et du stress lié à la chaleur. Même si la température mondiale n’augmente que de 2 °C en moyenne, plus d’un milliard de personnes verront leurs ressources en eau diminuer drastiquement. Le nombre de personnes exposées à la faim augmentera d’au moins 600 millions d'ici à 2080 et 330 millions de personnes seront déplacées en raison des inondations.
Des centaines de millions de personnes seraient privées de leurs droits à la vie, à la santé, à la nourriture, à l'eau et au logement. Les effets négatifs du changement climatique risquent d’être subis de manière disproportionnée par les populations les plus pauvres, en particulier les femmes et les filles, les peuples autochtones et d’autres groupes de personnes souffrant de discriminations.