Des défenseur.e.s en danger en raison des accusations et des menaces lancées par les autorités
Les plus hautes autorités gouvernementales de la Bolivie, y compris le président Evo Morales et le ministre Carlos Romero, ont publiquement lancé des accusations et des menaces contre des défenseur·e·s des droits humains et des organisations de défense de ces droits qui critiquent leur politique, les diabolisant et entravant leur important travail, indique Amnistie internationale dans un nouveau rapport publié le 13 juin.
Le rapportBolivia: Hostility against human rights defenders, présenté dans le cadre de l’examen périodique universel de la Bolivie devant les Nations unies, expose les manœuvres d’intimidation et de stigmatisation utilisées contre des défenseurs des droits humains ainsi que les dangers et la censure qui en découlent dans le pays, alors que le président Evo Morales est en quête d’un quatrième mandat.
Il est regrettable que le président bolivien et ses ministres eux-mêmes lancent publiquement des accusations et des menaces contre celles et ceux qui vouent leur vie à la protection des droits et des libertés des personnes les plus vulnérables. Le président Morales devrait, au contraire, reconnaître publiquement l’importance du travail effectué par ces personnes, et garantir pour elles un espace de liberté et de sécurité leur permettant de poursuivre leurs activités de défense des droits humains », a déclaré Erika Guevara Rosas, directrice du programme Amériques à Amnistie internationale.
Ce rapport expose également les autres principaux motifs de préoccupation d’Amnistie internationale relatifs à la situation des droits humains en Bolivie, dans le contexte de l’examen périodique universel auquel sera soumis le pays sous les auspices du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, en novembre de cette année.
L’organisation demande notamment aux autorités boliviennes de garantir pour les populations indigènes le droit à la consultation pour les projets qui peuvent les concerner, et de renforcer les capacités de la Commission vérité afin que des progrès puissent être réalisés concernant ses enquêtes sur les crimes de droit international commis sous la dictature militaire (1964-1982) et afin que les responsables présumés soient déférés à la justice.
Amnistie internationale a également lancé une campagne internationale pour que les personnes qui vouent leur vie à la défense des droits humains en Bolivie puissent mener leurs activités librement, en toute sécurité et sans crainte de représailles. Cette campagne est menée conjointement avec les organisations boliviennes de défense des droits humains suivantes : le Centro de Documentación e Información de Bolivia (CEDIB), l’Asamblea Permanente de Derechos Humanos (APDH) et la Coordinadora Nacional de Defensa de Territorios Indígenas, Campesinos y Áreas Protegidas (CONTIOCAP).
Pour en savoir plus
Bolivia: Hostility against human rights defenders, 13 juin 2019, AMR 18/0485/2019, https://www.amnesty.org/fr/documents/amr18/0485/2019/fr/
Bolivie: Des personnes réfugiées originaires du Venezuela persécutées et expulsées, 27 mars 2019, AMR 18/0121/2019, https://www.amnesty.org/fr/documents/amr18/0121/2019/fr/
Bolivia: Preocupación por acusaciones contra defensora de derechos humanos Amparo Carvajal por parte de altas autoridades del Gobierno (en espagnol uniquement), https://www.amnesty.org/fr/documents/amr18/9303/2018/fr/
Amnistie internationale Rapport 2017/18. La situation des droits humains dans le monde. Bolivie (pages 119 et 120), 22 février 2018, POL 10/6700/2018, https://www.amnesty.org/fr/documents/POL10/6700/2018/fr/