Le jugement prononcé à l’encontre d’un dirigeant de l’opposition est un coup dur pour la liberté d’expression
En réaction à l’annonce du verdict de la Cour de cassation de Bahreïn, qui a confirmé la condamnation du dirigeant de l’opposition Ali Salman, la directrice des campagnes d’Amnistie internationale pour le Moyen-Orient, Samah Hadid, a déclaré :
« La décision rendue aujourd’hui est un nouveau coup dur pour le droit à la liberté d'expression à Bahreïn et montre que le système judiciaire du pays n’est qu’une mascarade. La confirmation du verdict de culpabilité et de la peine de réclusion à perpétuité prononcés contre Ali Salman à l’issue d’un procès inique met en évidence la détermination des autorités à faire taire les voix dissidentes.
« Les autorités bahreïnites doivent annuler la condamnation d’Ali Salman et le libérer immédiatement et sans condition. Elles doivent en outre revenir sur la décision de dissoudre les deux formations politiques d’opposition, Al Wefaq et Waad, et garantir le droit de toute personne à la liberté d’association. »
Complément d’information
Ali Salman est le secrétaire général d’Al Wefaq [Société islamique nationale], principal parti d’opposition à Bahreïn. Il a été arrêté et poursuivi à de multiples reprises en raison de ses opinions jugées critiques à l’égard des autorités.
Les poursuites engagées contre Ali Salman s’appuient sur des conversations téléphoniques enregistrées qu’il a eues avec le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar à l’époque, Hamad Bin Jassim Bin Jabr Al Thani, en 2011.
Le 4 novembre 2018, il a été condamné à la réclusion à perpétuité après avoir été reconnu coupable d’accusations d’espionnage inventées de toutes pièces. Deux autres membres d’Al Wefaq, Ali al Aswad et Hassan Sultan, ont été déclarés coupables en leur absence au cours du même procès.
En décembre 2018, Ali Salman a fini de purger une autre peine de quatre ans d’emprisonnement prononcée le 16 juin 2015 à l’issue d’un procès inique pour des chefs d’accusation liés à ses opinions politiques jugées critiques.
Les deux partis d’opposition, Al Wefaq et Waad, ont été empêchés de participer aux élections qui se sont déroulées à Bahreïn en novembre 2018.