La mort de Kameleddine Fekhar après 50 jours de grève de la faim est une honte pour le pays
En réponse à la nouvelle de la mort de Kameleddine Fekhar, médecin et ancien président de la section de Ghardaïa de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme tôt ce matin après une grève de la faim entamée le jour de son arrestation le 31 mars dernier pour protester contre son incarcération en raison de ses publications sur Facebook, Najia Bounaim, directrice des campagnes pour l’Afrique du Nord a déclaré :
« C’est avec une profonde émotion et une profonde tristesse que nous avons appris aujourd’hui la mort du militant KamelEddine Fakhar après une longue grève de la faim pour protester contre son emprisonnement arbitraire et illégal pour avoir exprimé pacifiquement son point de vue sur les réseaux sociaux.
« Kameleddine n’aurait jamais dû être arrêté. Sa mort en détention exige des autorités algériennes qu’elles examinent leur traitement de Fekhar et leur bilan épouvantable en matière de droits humains. Les autorités doivent immédiatement ordonner une enquête effective, indépendante et impartiale sur les circonstances de son décès et traduire en justice toute personne soupçonnée d’avoir une responsabilité pénale dans cette affaire.
Le 19 avril dernier, le manifestant Ramzi Yettou est mort après avoir été roué de coups par des policiers. Aujourd’hui, nous pleurons le décès de Kameleddine Fekhar , détenu pour rien d’autre que pour avoir exprimé ses opinions. Notre message aux autorités algériennes concernant les violations systématiques et répétées est le suivant : Assez! Il ne faut pas que ces violations se poursuivent, et l’impunité pour les graves atteintes aux droits humains doit être combattue.
Les autorités algériennes doivent immédiatement revoir leurs politiques répressives et le traitement honteux réservé aux militants et aux manifestants dans le pays et laisser un espace à la liberté d’expression et au droit de manifester pacifiquement."
Complément d’information
Le 11 décembre 2016, le journaliste Anglo-algérien Mohammed Tamalt, âgé de 41 ans, est décédé à l’hôpital universitaire de Mohamed Lamine Dabbaghin à Bab El Oued, à Alger, après une grève de la faim entamé le 27 juin 2016 et qui aura duré cinq mois.
Amnistie internationale a appelé les autorités algériennes à mener une enquête approfondie et indépendante sur les événements, depuis son arrestation jusqu’à sa mort.